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Le paiement par carte fait toujours plus d'ombre au paiement en liquide

¤ Le succès du paiement sans contact accélère le recul des paiements en espèces. ¤ Les consommateurs de certains pays matures sont encore très réticents à l'abandon du cash.

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Par Sharon Wajsbrot

Publié le 29 mai 2017 à 01:01

Si la suprématie de la monnaie sonnante et trébuchante sur les autres moyens de paiement ne fait aucun doute - selon MasterCard, le cash est utilisé pour 85 % des transactions dans le monde -, sa prédominance est contestée. Et le phénomène n'est pas réservé aux pays nordiques réputés pour se servir peu de l'argent liquide. Selon une récente étude d'HSBC, entre 2011 et 2015, les retraits ont diminué chaque année en moyenne de 9 à 1 % en Suède, en Belgique, aux Pays-Bas, en Australie, au Canada et au Royaume-Uni. Dans le même temps, le nombre de paiements par carte en magasin a progressé de 8 à 11 % dans ces pays.

Autre signe de ce phénomène, les banques et acteurs britanniques des paiements ont dû revoir leurs pronostics face au succès des nouveaux types de paiement. « La popularité des paiements sans contact nous conduit à estimer que la carte dépassera le cash comme moyen de paiement le plus fréquemment utilisé à partir de 2018 au Royaume-Uni, soit trois ans plus tôt qu'anticipé », explique Adrian Buckle, économiste en chef de l'association professionnelle Payments UK, dans un rapport publié en fin de semaine dernière. La tendance est déjà à l'oeuvre outre-Manche, où la part des transactions payées en liquide est tombée de 58 % fin 2011 à 47 % fin 2015.

Transition à deux vitesses

En France, où près de la moitié des transactions est encore payée en liquide, la tendance est similaire mais moins rapide : entre 2011 et 2015, HSBC note une quasi-stagnation des retraits aux distributeurs et une progression moyenne de près de 5 % du nombre de paiements par carte en magasin par an. La carte bancaire a ainsi atteint le cap de 51 % des transactions scripturales fin 2015. Mais l'essor du paiement sans contact, dont le nombre de transactions a doublé entre 2016 et 2017, promet d'accélérer le mouvement, d'autant qu'à l'automne, son plafond doit être relevé à 30 euros.

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Est-ce à dire que nous avançons vers un monde sans cash ? Pas forcément, car malgré les efforts des pouvoirs publics et des banques pour décourager les espèces qui leur coûtent cher, les réticences à l'abandon du cash restent fortes. Un récent sondage d'Ipsos pour ING indique que seul un Européen sur trois estime pouvoir se passer d'argent liquide.

Les plus récalcitrants sont les Allemands, les Italiens et les Autrichiens qui à 84 % n'envisagent absolument pas de se passer d'espèces, source pour eux de sécurité et d'anonymat. « C'est une transition à deux vitesses qui s'engage, avec d'un côté des pays comme la Chine, l'Inde, la Suède ou encore le Royaume-Uni qui vont voir l'usage du cash baisser rapidement, et des pays développés comme le Japon ou l'Italie qui ont des populations plus âgées et des taux d'adoption de technologies plus faibles, et où la transition sera plus lente », prédit HSBC.

Sharon Wajsbrot

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