Richard Ferrand «condamne et réfute tous les soupçons» de conflits d'intérêts

Le ministre de la Cohésion des territoires sort de sa réserve et réfute les accusations de «mélange des genres» entre affaires privées et vie publiques révélées par l'enquête du journal Le Monde. 

Richard Ferrand était l'un des piliers de l'équipe de campagne d'Emmanuel macron.
Richard Ferrand était l'un des piliers de l'équipe de campagne d'Emmanuel macron. LP/Olivier Lejeune

    Richard Ferrand contre-attaque. Dans un communiqué diffusé ce mardi, le ministre accuse l'article du Monde de faire «des amalgames» et «condamne les soupçons implicite» de l'enquête. Point par point, Richard Ferrand revient sur les faits avancés par le quotidien, qui l'accuse d'un «mélange des genres» entre affaires privées et vie publique.

    «Sous couvert de présentation objective de situations, cet article fait des amalgames et laisse place à tous les sous-entendus sans jamais rien démontrer», écrit Richard Ferrand en préambule de son communiqué. «Le climat de suspicion entretenu de façon continue est profondément dommageable pour notre démocratie dès lors qu'il est constamment réaffirmé, tant par les journalistes eux-mêmes que par les parquets, qu'il n'existe aucune manoeuvre frauduleuse ou quelconque illégalité », poursuit le ministre et candidat aux législatives.

    Dans la tourmente après les révélations du Canard Enchaîné du 24 mai sur un montage immobilier douteux, sa défense a été fragilisée par un témoignage de l'avocat en charge de la transaction révélé par notre journal le 29 mai. Ce mardi, une enquête du Monde accable une nouvelle fois Richard Ferrand. Dans son enquête, le quotidien révèle que ce ministre de la Cohésion des territoires a fait bénéficier de plusieurs contrats à sa compagne et à son ex-femme. Il raconte également que le ministre, directeur général des Mutuelles de Bretagne de 1998 à 2012 a fait voter une proposition de loi en faveur des mutuelles en... 2012.

    «Je ne suis jamais intervenu pour qu'elle obtienne un quelconque contrat»

    Des «allégations» auxquelles Richard Ferrand a voulu «répondre point par point» dans ce communiqué. «Sur le soi-disant conflit d'intérêts entre (s)on activité professionnelle de chargé de mission au sein des Mutuelles de Bretagne et (s)on mandat de député», Ferrand rappelle avoir effectivement «participé aux débats sur une proposition de loi en 2012 relative aux réseaux mutualité», mais souligne n'avoir «pas déposé d'amendement» et avance une promesse de campagne de François Hollande.

    Le ministre se défend également d'avoir caché l'embauche d'Hervé Clabon. «Monsieur Hervé Clabon a été mon collaborateur parlementaire du 3 septembre 2012 au 10 janvier 2014. Or, la déclaration d'intérêt à la HATVP daté du 25 janvier date à laquelle Monsieur Clabon ne travaillait donc plus avec moi », explique le ministre. Il n'évoque toutefois pas le fait que Monsieur Clabon soit le compagnon Joëlle Salaün, ancienne adjointe de Richard Ferrand et sa successeure à la tête des Mutuelles de Bretagne.

    Sur les contrats de son ex-compagne auprès des Mutuelles de Bretagne, Richard Ferrand souligne que lorsque l'organisme à fait appelle à Madame Coustal, ils étaient divorcés depuis 8 ans. «Je ne suis bien évidemment jamais intervenu pour qu'elle obtienne un quelconque contrat», conclut le ministre au sujet de son ex-compagne, artiste plasticienne.