Et si demain, on mangeait bio et moins cher ?

Plus de subventions pour l'agriculture bio permettrait notamment de pouvoir l'élargir  ©Getty - BSIP
Plus de subventions pour l'agriculture bio permettrait notamment de pouvoir l'élargir ©Getty - BSIP
Plus de subventions pour l'agriculture bio permettrait notamment de pouvoir l'élargir ©Getty - BSIP
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L’enseigne BIOCOOP vient de lancer un programme à destination du Président de la République : 21 propositions pour pousser bien plus fort la filière agricole vers le bio.

Et si demain, on mangeait bio et moins cher ? Voilà comment on pourrait synthétiser les 21 propositions de l’enseigne Biocoop. 21 propositions dont certaines très concrètes, puisqu’elles concernent notre portefeuille.

Aujourd’hui, même quand on achète à manger, on paye de la TVA. 5,5%. Biocoop propose de la baisser à 2,5. Et pour que Bercy ne grince pas trop des dents, elle propose cette compensation en forme de petit coup de griffe à la concurrence.

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Pour les non bios, une augmentation de la TVA. Il y a aurait même une règle pour encadrer tout ça. Fruits et légumes produits à moins de 200 kilomètres de chez nous, TVA à 2,5%. Aujourd’hui quand on achète à manger on rémunère les agriculteurs et leurs distributeurs. Biocoop suggère qu’ils baissent leurs marges, là encore quand il s’agit de bio, cela ferait baisser les prix en magasin. Voilà pour les mesures qui nous concernent, directement, nous les consommateurs.

Encore faut-il que les agriculteurs produisent bio

L’argument préféré des grands céréaliers c'est que « c’est bien beau le bio, mais ça nourrit pas 67 millions de Français ». Mais non répond Biocoop. D’accord la filière bio est moins productive, mais pas beaucoup moins : 8 à 9% de moins c’est pas tant que ça.

Ensuite, c’est parce que la filière bio est moins aidée : 160 millions d’euros d’aides européennes pour le bio.11 à 12 milliards d’aides pour l’agriculture conventionnelle. Il y a comme un petit hiatus. Pour pousser les fermiers traditionnels bios à se convertir, ils ont évidemment besoin d’une carotte. La magie de la conversion, ça passe par le coup de baguette financier qui l’an dernier a tant tardé à arriver. Mais la Biocoop, elle, l’avait compris depuis longtemps. Elle provisionne donc chaque année, entre 200 000 et 800 000 euros pour aider les producteurs à faire la transition.

L’an dernier par exemple, Biocoop voulait vendre plus de lait de brebis et de chèvre bio, elle a donc appâté les éleveurs en les subventionnant, elle toute seule. Mais cet argent fait-elle valoir devrait venir de l’Etat qui, aujourd’hui, nous entraîne dans un système cher absurde : nos impôts servent en partie à payer pour lutter contre une pollution générée parfois par l’agriculture que nous subventionnons. Bref, c’est la double peine. Triple, si on considère en bout de chaîne le surcoût généré par les maladies liées à l’alimentation.

Biocoop part seule dans cette croisade

Parce qu’elle n’est pas tout à fait d’accord avec la façon de faire de certains de ses concurrents… Notamment ceux qui font du bio dans la grande distribution. Ils importent des produits bio. Mais en reprenant les travers de l’agriculture traditionnelle. C’est à dire en faisant baisser au maximum les salaires des cultivateurs étrangers.

Or bio ça doit aussi vouloir dire éthique fait valoir Claude Gruffat le président de Biocoop. Moral, et donc en l’état, local.

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