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ClimatTrump accusé d'affaiblir le leadership des USA

En retirant avec fracas les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, le président Donald Trump est accusé d'affaiblir le leadership mondial de l'Amérique et risque de laisser la place à la Chine et à l'Europe.

En annonçant solennellement dans les jardins de la Maison Blanche la sortie de Washington de ce texte multilatéral historique, le nouveau président républicain a invoqué ses slogans de campagne «l'Amérique d'abord» et «Rendre sa grandeur à l'Amérique».

Ce à quoi son prédécesseur démocrate Barack Obama a aussitôt rétorqué que cet accord qu'il avait signé en décembre 2015 avec 194 autres pays n'avait vu le jour que grâce au «leadership américain sur la scène mondiale».

Le chef de la diplomatie américaine d'alors, John Kerry, l'un des artisans de l'accord de Paris, a également tonné dans un communiqué contre un «renoncement sans précédent au leadership de l'Amérique que l'on va payer en termes d'influence» internationale.

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John Kerry, partisan d'un engagement fort de la première puissance mondiale dans le concert des nations, a souligné que la sortie de l'accord climat «isol(ait) les Etats-Unis après que nous avons uni le monde» lors de la signature de ce texte dans la capitale française il y a près de 18 mois.

Au contraire, dans son allocution, le président Trump, qui avait longuement hésité avant de franchir le pas, a condamné un accord qui «désavantage les Etats-Unis» en matière de redressement de l'économie américaine et de protection de l'emploi.

Isolationnisme contre interventionnisme

Au Congrès, les républicains ont en général applaudi la décision présidentielle, alors que les démocrates ont dénoncé un «revirement scandaleux du leadership mondial de l'Amérique», selon les mots amers du sénateur de la commission des Affaires étrangères, Ben Cardin.

Même s'il a récemment récusé ce qualificatif, Donald Trump peut être rattaché au courant doctrinaire «isolationniste» de la politique étrangère des Etats-Unis et est plutôt hostile à une tradition interventionniste des Etats-Unis dans les affaires du monde.

Rejetant le multilatéralisme, préférant les accords bilatéraux, l'administration Trump s'était retirée dès janvier de l'accord de libre-échange en Asie-Pacifique, le Partenariat transpacifique (TPP) et a maintes fois critiqué le fonctionnement et la légitimité de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou de l'Otan.

L'homme d'affaires milliardaire élu président le 8 novembre dernier à la surprise générale avait aussi promis de «déchirer» l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015. Pour l'instant, il n'a pas mis ses menaces à exécution.

Des villes et des Etats américains puissants comme la Californie ou New York ont rapidement annoncé qu'ils ne se sentaient pas liés par la décision de Donald Trump.

En quittant l'accord de l'ONU sur le climat, le président Trump «fait une énorme bêtise de politique étrangère qui se répercutera dans toutes nos relations avec nos alliés», a critiqué Samantha Gross, experte en matière de climat et d'énergie à l'Institut Brookings.

«Enorme erreur»

C'est aussi «une énorme erreur» aux yeux de l'ancien ambassadeur américain Richard Morningstar, analyste à l'Altantic Council, estimant que les Etats-Unis «cèdent (leur) leadership sur le climat et les nouvelles technologies à la Chine et à l'Europe».

De fait, si les alliés et partenaires de l'Amérique ont exprimé leur consternation, ils ont aussi promis de remplir le vide laissé par les Etats-Unis. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a qualifié sur Twitter la décision de Donald Trump de «gravement erronée». Son commissaire à l'Action pour le climat Miguel Arias s'est engagé à ce que «le monde (puisse) continuer à compter sur l'Europe pour le leadership global dans la lutte contre le changement climatique».

Co-artisan du texte, la Chine «va continuer à mettre en oeuvre les promesses faites lors de l'accord de Paris» avait aussi déclaré son chef du gouvernement Li Keqiang en visite à Berlin, avant l'annonce de Donald Trump. D'ailleurs, Pékin et l'Union européenne, réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, se tiennent dorénavant prêtes à défendre l'accord sur le climat, en l'absence de Washington.

Washington «nuit» au reste du monde

Et dans une déclaration commune le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre italien Paolo Gentiloni ont dit «regretter» la décision du président américain, Berlin accusant même Washington de «nuire» au reste du monde. Il se sont déclarés en outre «fermement convaincus que l'accord ne (pouvait) pas être renégocié», tandis que l'ONU a exprimé sa «grande déception».

«Nous sommes profondément déçus que le gouvernement fédéral des Etats-Unis ait décidé de se retirer de l'Accord de Paris», a annoncé le Premier ministre canadien Justin Trudeau dans un communiqué. Qualifiant la décision américaine de «désolante», le Premier ministre a assuré que «le Canada continuera(it) de travailler avec les Etats-Unis à l'échelle des Etats, ainsi qu'avec d'autres intervenants américains, afin de lutter contre le changement climatique et de promouvoir la croissance propre».

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«L'accord de Paris fournit le cadre global approprié pour protéger la prospérité et la sécurité des générations futures, tout en assurant l'accessibilité de l'énergie pour nos citoyens et nos entreprises», a dit la Première ministre Theresa May à Donald Trump après l'annonce du président américain.

AFP