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De plus en plus de jeunes renoncent aux soins et à des repas, faute d’argent

La Croix-Rouge alerte, dans un rapport, sur la paupérisation des jeunes, notamment étudiants, conduits à des « priorisations malheureuses » et plus nombreux que par le passé à fréquenter les épiceries solidaires.

Par  (avec AFP)

Publié le 01 juin 2017 à 17h13, modifié le 01 juin 2017 à 17h13

Temps de Lecture 2 min.

L’épicerie sociale de la Croix-Rouge à Paris (15e arrondissement) accueille les étudiants.

« En France, un jeune sur cinq a renoncé aux soins. Or un premier indice de la précarité est de ne pas se faire soigner. 13 000 étudiants parisiens sautent quatre à six repas par semaine, faute de pouvoir se les payer » : la deuxième édition du rapport annuel de la Croix-Rouge, « Pacte pour la santé globale des jeunes », publié mercredi 31 mai, dresse un panorama inquiétant de leur situation. Faire une croix sur les dépenses de santé et d’alimentation relève d’une « priorisation malheureuse » de la part de personnes « paupérisées », commente le président de l’organisation, Jean-Jacques Eledjam.

Dans les 700 épiceries solidaires tenues par la Croix-Rouge, où les produits s’achètent à tarif réduit, la part des moins de 25 ans est passée de 11,9 % en 2015 à plus de 13 % en 2016. Pour ces bénéficiaires, le « reste pour vivre moyen », qui équivaut à ce dont un foyer dispose en fin de mois une fois les charges fixes payées, ne dépasse par 85 euros, à diviser sur trente jours pour se vêtir et se nourrir, expliquent les auteurs.

Ainsi, « la pauvreté rajeunit » » en France : près d’un enfant sur cinq vit dans une « situation sociale précaire » : « Ce sont principalement des jeunes et des enfants vivant dans des ménages n’ayant pas eu accès à une insertion professionnelle stable qui sont en situation de pauvreté, tandis que celle des retraités régresse », note le rapport. Le nombre de jeunes à la rue augmente, selon des enquêtes des structures d’urgence en ville. Dans les zones rurales, un jeune sur trois n’a pu se rendre à un entretien d’embauche faute de moyen de transport. S’ajoutant au manque de soins et d’alimentation équilibrée et suffisante, les signes du mal-être sont nombreux chez un grand nombre de jeunes, avec de hauts niveaux de pessimisme déclaré quant à l’avenir, d’addictions multiples – y compris aux écrans –, de manque de sommeil…

« Il faut que l’Etat prenne conscience de la nécessité d’augmenter ses financements pour la promotion de la santé », demande Jean-Jacques Eledjam, alors que nombre de jeunes pauvres ignorent les dispositifs d’aide sociale et de santé.

Interpellant le nouveau gouvernement, et notamment la nouvelle ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, le rapport de la Croix-Rouge formule une série de propositions pour faire reculer la paupérisation et la précarité de la jeunesse : ouvrir l’accès aux minima sociaux à partir de 16 ans, déployer sur l’ensemble du territoire des Maisons des adolescents et des Espaces santé jeunes, augmenter les financements destinés aux actions éducatives de promotion de la santé, intégrer un volet « santé » dans le cadre des missions de service civique (bilan de prévention-santé, attribution d’un Pass santé) ou encore « la mise en œuvre effective de sanctions à l’encontre des professionnels de santé refusant de prodiguer des soins aux jeunes vulnérables ».

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