Isolée, l'administration Trump attaque l'Europe

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ClimatIsolée, l'administration Trump attaque l'Europe

Pour l'administrateur de l'Agence de protection de l'environnement, les Européens veulent nuire aux Etats-Unis.

Montrée du doigt, isolée sur la scène internationale, l'administration Trump a défendu vendredi son retrait de l'accord de Paris sur le climat, s'en prenant, pêle-mêle, aux Européens accusés de vouloir affaiblir l'économie américaine, et aux «exagérateurs du climat».

Les réactions ont fusé des quatre coins de la planète, dans la sphère politique mais aussi économique, entre stupeur, colère et effarement, après le discours du président des Etats-Unis annonçant l'abandon de ce texte emblématique conclu fin 2015 par 195 pays. Mais cette décision-choc a aussi provoqué un véritable sursaut aux Etats-Unis.

«Le président a pris une décision très courageuse»

«Le président a pris une décision très courageuse (...) Nous n'avons aucune raison de nous excuser», a lancé Scott Pruitt, administrateur de l'Agence de protection de l'environnement (EPA).

Au moment où les pays européens s'affichaient, avec la Chine, comme les nouveaux porteurs de flambeau de la «diplomatie climat», l'exécutif américain accusait ces derniers de monter au créneau sur ce thème pour nuire aux Etats-Unis. «La raison pour laquelle les dirigeants européens veulent que nous restions dans l'accord est qu'ils savent que cela va continuer à brider notre économie», a avancé Scott Pruitt, dénonçant par ailleurs ceux qu'il a qualifiés d'«exagérateurs du climat».

Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi 1er juin que les Etats-Unis vont "cesser toute mise en œuvre" de l'accord de Paris sur le climat ".

Interrogé pour la énième fois sur la position du 45e président des Etats-Unis sur le réchauffement climatique, son porte-parole Sean Spicer a esquivé: «Je n'ai pas eu l'occasion d'avoir cette discussion avec lui», a-t-il répondu devant une salle de presse médusée.

La déclaration du président français Emmanuel Macron jeudi, suite à la décision prise par Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat.

La contre-attaque s'organise

De New York à la Californie, plusieurs dizaines de villes et d'Etats américains ont immédiatement organisé la résistance. L'ex-maire de New York Michael Bloomberg a assuré, depuis l'Elysée, que les engagements des Etats-Unis seraient tenus, en dépit des choix de Donald Trump.

Découvrez ce que pensent les Genevois de la décision de Trump de se retirer de l'accord sur le climat.

«Nous ne permettrons pas à Washington d'être sur notre chemin, c'est le message que les citoyens, les entreprises et les Etats fédérés envoient ce soir», a-t-il souligné aux côtés du président français Emmanuel Macron et de la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Le président russe Vladimir Poutine s'est refusé vendredi à condamner Donald Trump pour sa décision de quitter les accords de Paris sur le climat, appelant à un "travail en commun" avec le président américain pour arriver à un accord.

Le milliardaire, 10e fortune mondiale selon Forbes, a annoncé que sa fondation, Bloomberg Philanthropies, allait fournir au bureau de l'ONU chargé du climat les 15 millions de dollars qui équivalent à la contribution que devaient apporter les Etats-Unis. L'objectif des Etats-Unis, fixé par l'administration Obama, est une réduction de 26% à 28% de leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2025 par rapport à 2005.

Coopération avec la Chine

Coïncidence des agendas, le sommet annuel UE-Chine organisé vendredi à Bruxelles a offert une tribune aux deux partenaires pour clamer haut et fort leur engagement commun. «Aujourd'hui, nous accroissons notre coopération sur le changement climatique avec la Chine», a assuré le président du Conseil européen à l'issue de la rencontre.

«Notre partenariat (avec la Chine) aujourd'hui est plus important que jamais», a souligné le patron de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. La Chine, plus discrète que l'UE, s'est tout de même dite prête à «chérir le résultat chèrement gagné» à Paris. Aux côtés de Pékin, les Etats-Unis de Barack Obama avaient largement participé à la réussite de l'accord de Paris qui vise à contenir la hausse de la température moyenne mondiale «bien en deçà» de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Le retrait américain de cet accord pourrait, «dans le pire des scénarios», se traduire par une augmentation supplémentaire de 0,3 degré de la température du globe au cours du XXIe siècle, a estimé l'ONU. (nxp/afp)

(NewsXpress)

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