[Après la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis des accords de Paris sur le réchauffement climatique, jeudi 1er juin, Mark Hertsgaard, journaliste et spécialiste des questions environnementales tire un signal d’alarme. Son analyse l’amène à prédire que des « milliers » voire des « millions » risquent de le payer de leur vie.]
TRIBUNE. Jeudi 1er juin, Donald Trump a confirmé qu’il était bien le climatosceptique en chef et s’est ainsi assuré d’entrer dans l’histoire tant comme un ennemi de la science que de l’humanité. Le président des Etats-Unis a également tenu à dénigrer par deux fois la ville de Paris parce que la capitale française avait eu l’audace d’accueillir, en 2015, la conférence internationale sur le climat. Cent quatre-vingt-quinze pays avaient alors accepté d’abandonner le pétrole, le gaz ainsi que d’autres gaz à effet de serre d’ici à 2050, afin de limiter la montée des températures « bien en deçà » des 2 oC et de préférence sous 1,5 oC.
« J’ai été élu pour représenter les citoyens de Pittsburgh, pas de Paris », a-t-il déclaré. Et, pour s’assurer que l’on avait bien compris, il a répété cette attaque : « Il est temps de mettre Youngstown dans l’Ohio, Detroit dans le Michigan et Pittsburgh en Pennsylvanie avant… Paris en France. »
Les Etats-Unis n’avaient pas exprimé une telle malveillance envers leur plus ancien allié depuis 2003 : lorsque les républicains avaient débaptisé les French fries (les « frites françaises », comme on les appelle traditionnellement en Amérique) pour les renommer « frites de la liberté ». Cette décision avait été prise en représailles après que la France avait eu l’audace de s’opposer à l’invasion de l’Irak.
Tim Cook – le PDG d’Apple est l’un des nombreux patrons américains qui ont imploré Trump de ne pas se retirer de l’accord de Paris – s’est engagé à faire en sorte que son entreprise continue de lutter contre le changement climatique
Le retrait de l’accord de Paris par Donald Trump n’empêchera pas le reste du monde d’avancer. Le solaire, l’éolien et d’autres formes d’énergie propre croissent à grande vitesse, récompensant les investisseurs et employant trois millions d’Américains. Bien plus que les carburants sales du passé.
Jerry Brown, gouverneur de la Californie, la sixième plus grande économie du monde et haut lieu d’innovation en matière d’énergie propre, a réagi en insistant sur l’échec qui attend la politique de Trump. « La dynamique va dans le sens contraire », a affirmé Brown, qui se rendra prochainement en Chine, afin d’intensifier la collaboration entre la Californie et la deuxième plus grande économie mondiale.
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