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Au Kenya, la sécheresse provoque une crise du maïs

L’opposition appelle à une « r évolution de la farine » contre le pouvoir, accusé d’entretenir la flambée des prix.

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Publié le 29 mai 2017 à 11h17, modifié le 30 mai 2017 à 09h01

Temps de Lecture 4 min.

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Réapprovisionnement d’un supermarché de Nairobi en farine de maïs, le 24 mai 2017.

Shem Andole l’affirme sans détour : « Au Kenya, le maïs c’est la vie. Le riz, c’est bon pour les poules ! » Lui-même originaire de Bungoma, comté agricole de l’ouest du pays, il est fier d’avoir grandi dans une région où « on cultive le maïs, on mange le maïs, on vit et on dort avec le maïs ! ».

C’est donc presque logiquement que Shem Andole est devenu vendeur ambulant de maïs grillé, debout sous son petit parasol bleu le long des routes embouteillées de Nairobi. « Mais en ce moment, les temps sont durs, regrette-t-il. Les épis que j’achète au marché sont trois fois plus chers que d’habitude. Et bien souvent, il n’y en a plus du tout et je reste des jours sans travailler… »

Victime de la sécheresse, qui a dévasté une bonne partie des récoltes du pays, le Kenya fait face à une pénurie de maïs sans précédent. Selon les chiffres compilés par le Conseil céréalier est-africain (EAGC), le prix de vente au détail de la céréale aurait explosé depuis le début de l’année, augmentant de plus de 50 % en seulement cinq mois.

« Un bien de luxe »

Alors que près de 3 millions de Kényans ont toujours besoin d’une aide alimentaire et que l’inflation atteint des records (21 % pour les denrées alimentaires au mois d’avril comparé au même mois l’année précédente), la flambée des prix du maïs laisse la majorité des Kényans désemparés. Car la précieuse céréale est à la base de l’alimentation du pays, qui en consomme chaque mois 288 000 tonnes. Une grande partie est transformée en farine par les meuniers puis cuite et roulée en boule pour constituer l’ugali, une pâte blanche servie à chaque repas, accompagnée de viande et de légumes.

« Mais aujourd’hui, c’est devenu un bien de luxe ! », s’effare Shem Andole. Le prix d’un paquet de 2 kg de cette farine (appelée « unga ») est passé en quelques mois de 80 centimes d’euros à près d’1,30 euro (150 shillings). « Pour la première fois dans l’histoire du Kenya, le prix de la farine de maïs est plus élevé que celle du blé ! », réagit Gerald Masila, directeur de l’EAGC.

La précieuse céréale est à la base de l’alimentation du pays, qui en consomme chaque mois 288 000 tonnes

Moins de trois mois avant les élections générales, qui doivent se tenir le 8 août, le gouvernement, d’ordinaire laxiste, n’avait d’autre choix que d’intervenir. Après avoir levé les droits de douane sur les importations de la céréale et délivré aux meuniers du pays 750 000 sacs de celle-ci, issus des réserves stratégiques de l’Etat, il a lancé le 16 avril un vaste plan de subvention du maïs importé, chiffré à 6 milliards de shillings kényans (51,8 millions d’euros), afin de faire redescendre le prix des sacs de 2 kg à 90 shillings (77 centimes d’euros).

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