L'UE exige la libération d'opposants en Azerbaïdjan

Les ONG humanitaires s'inquiètent de plus en plus des violations des Droits de l'Homme dans ce pays.

Le président Ilham Aliyev tient l'Azerbaïdjan d'une main de fer. L'UE et les ONG dénoncent plusieurs atteintes aux Droits de l'Homme.
 
Le président Ilham Aliyev tient l'Azerbaïdjan d'une main de fer. L'UE et les ONG dénoncent plusieurs atteintes aux Droits de l'Homme.
  STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

    Il a été enlevé et battu en Géorgie, puis remis de force aux autorités azéris. L'Union européenne (UE) a appelé dimanche à la libération «immédiate» d'un journaliste enlevé la semaine dernière, ainsi que d'autres d'opposants arrêtés en Azerbaïdjan.

    L'Azerbaïdjan est régulièrement mis en cause par des ONG internationales pour des atteintes aux droits de l'homme et à la liberté de la presse, le régime du président Ilham Aliev rejetant ces accusations.

    «Un examen de chacun et de tous les cas d'incarcération liés à l'exercice des droits fondamentaux, y compris celui de la liberté d'expression, et la libération immédiate de ceux concernés, est urgent», a demandé l'UE dans un communiqué.

    «Nous demandons que le processus légal prévu soit respecté, ainsi que les droits civiques et politiques des citoyens, y compris ceux résidant légalement dans un État autre que le leur», ajoute le communiqué, sans nommer explicitement le journaliste, Afgan Moukhtarli, ni la vice-présidente du parti d'opposition du Front populaire, Gozal Bayramli, arrêtée le mois dernier.

    «Enlèvement atroce»

    Le journaliste, exilé depuis 2015 en Géorgie après s'être enfui d'Azerbaïdjan où il enquêtait sur le président Aliev, a été enlevé le 30 mai à Tbilissi par des inconnus, battu et remis de force aux autorités de son pays, avait annoncé mercredi son avocat, Elchine Sadykhov.

    M. Moukhtarli a été placé ensuite en détention provisoire pour trois mois par un tribunal azerbaïdjanais, qui l'accuse d'avoir franchi illégalement la frontière et d'y avoir tenté de faire passer de l'argent.

    Amnesty International a appelé à sa libération, affirmant que les autorités géorgiennes semblaient ««complices de cet enlèvement atroce». Tbilissi a démenti toute implication et annoncé une enquête, une décision saluée par l'UE.

    Gozal Bayramli a, elle, été arrêtée le mois dernier après être entrée en Azerbaïdjan depuis la Georgie, avait indiqué à l'AFP le dirigeant de son parti, Ali Kerimli. La diplomatie américaine avait exigé samedi la libération du journaliste et de l'opposante politique.