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Le patron de "L’Express" et de "Libération" aimerait se passer du papier

Alain Weill, le patron de SFR Média, estime que "si demain on peut diffuser des informations en se passant de papier, ce n’est pas plus mal".

Par Fabienne Schmitt

Publié le 6 juin 2017 à 12:02

Pour Alain Weill, le patron de SFR Media, propriétaire notamment de "L’Express", de "Libération" et du kiosque de presse SFR Presse, le papier n’est manifestement pas l’avenir de la presse.

"Si demain on peut diffuser des informations d’aussi bonne qualité en se passant de papier, finalement pour les entreprises de presse, ce n’est pas plus mal", a-t-il ainsi estimé, dans le cadre du Digiworld Future, un débat organisé mardi matin par l’Idate, sur les tendances clés de l'économie numérique dans les dix prochaines années. "Si les entreprises de presse peuvent se dispenser de l'outil industriel, c'est-à-dire l'impression et la distribution, ce n'est pas plus mal", a-t-il insisté.

Selon le patron de SFR Media, "la presse traditionnelle va dans le mur. Il n'y a pas un journal papier qui connaisse la croissance". "Dans le passé, a expliqué Alain Weill, qui est par ailleurs le patron de BFM TV et RMC, j'ai contrôlé le quotidien 'La Tribune' et j'ai été très surpris de voir le modèle économique et industriel de la presse." "Soixante pour cent des journaux papier ne sont pas vendus ! Ce modèle est condamné", a-t-il jugé.

Propos polémiques

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Ces propos jettent un pavé dans la mare alors que beaucoup s'interrogent aujourd'hui sur les velléités de SFR d'arrêter le papier pour ses journaux, un sujet très sensible. Cette hypothèse a cependant toujours été démentie par l'opérateur télécom.

Alain Weill, l'homme des médias de l'empire de Patrick Drahi , était interrogé sur SFR Presse, un kiosque numérique distribué par l'opérateur télécom à ses abonnés "qui permet de distribuer facilement les journaux", a-t-il souligné. Il compte plus de 80 titres de presse parmi lesquels "L'Equipe", "L'Express", "Le Journal du Dimanche", "Le Parisien", "Paris Match", "Elle", "Le Figaro", "Public"... Disponible sur appareils mobiles (smartphone, tablette, ordinateur), il génère jusqu'à 120.000 téléchargements quotidiens.

SFR Presse ne fait cependant pas l'unanimité. Certains, comme "Le Monde", ne voient pas l'intérêt de le rejoindre. D'autres comme "Le Point" estiment que "c'est une machine à détruire la presse de qualité". Le directeur du news magazine, Etienne Gernelle, peste contre la rémunération au téléchargement des éditeurs qui ne permet que générer "qu'une fraction - environ le dixième - du prix normal".

Modèle économique contesté

"Les solutions mises sur la table ne sont pas définitives, a affirmé à ce sujet Alain Weill. On peut très bien imaginer rémunérer les journaux sous une forme forfaitaire. On saura trouver un modèle économique qui convienne à tout le monde."

Le patron de SFR Media a encore précisé que le taux de désabonnement des abonnés de SFR avait "baissé, pour ceux qui consomment ce service de presse régulièrement". Il s'est réjoui de voir d'autres opérateurs télécom, comme Bouygues Telecom ou Orange, lancer des initiatives similaires. "C'est la preuve que l'on est sur la bonne voie", a-t-il estimé.

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