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L’Italie choisit ArcelorMittal pour reprendre la plus grande aciérie d’Europe

Le géant indien de l’acier, associé à l’italien Marcegaglia, a été retenu pour la reprise du sidérurgiste Ilva. Montant de l’opération : 1,8 milliard d’euros, sans compter des promesses d’investissements industriels.

Par Les Echos

Publié le 6 juin 2017 à 11:26

La plus grande aciérie d’Europe va passer dans le giron d’ArcelorMittal. Le géant de l’acier, associé à l’italien Marcegaglia, a été choisi lundi soir par le gouvernement italien pour reprendre le sidérurgiste Ilva, à Tarente, dans le sud du pays. Le montant de l’opération est de 1,8 milliard d’euros, selon le communiqué du ministère du Développement économique, et ArcelorMittal s’est engagé à investir 2,4 milliards supplémentaires dans cette aciérie, considérée comme l’un des sites industriels les plus polluants d’Europe : 1,15 milliard sera consacré à l’environnement et 1,25 milliard à la production industrielle, afin de relancer une entreprise au bord de l’asphyxie financière, placée sous administration extraordinaire de l’Etat italien en 2015.

Obtenir le feu vert de Bruxelles

Rome était à la recherche d’un repreneur depuis début 2016. Le tandem ArcelorMittal-Marcegaglia, réuni dans un consortium baptisé Am Investco Italy (réparti à 85 %-15 %) et qui sera rejoint par la banque transalpine Intesa Sanpaolo, avait recueilli la semaine dernière les faveurs des commissaires chargés du dossier face à la proposition d’un équipage formé autour d’un autre groupe indien, Jindal South West Steel (JSW), du producteur italien Arvedi, de la Caisse des dépôts italienne et de Delfin, le holding de l’homme d’affaires Leonardo Del Vecchio.

Celui-ci a relevé son offre vendredi, passant, selon les médias italiens, de 1,2 milliard à 1,85 milliard. Mais le gouvernement lui a préféré Am Investco Italy, qui doit désormais obtenir le feu vert de la Commission européenne, notamment sur les questions de concurrence : Bruxelles pourrait réclamer à ArcelorMittal de céder d’autres sites pour éviter une position dominante. Le consortium s’est engagé à « renoncer à la possibilité de retirer son offre » si les autorités antitrust lui imposaient des conditions pour ce rachat.

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Lourde casse sociale

Am Investco Italy prévoit de porter la production à environ 6 millions de tonnes par an d’ici à 2018, contre 5,8 millions l’an dernier. A terme, l’objectif est de produire chaque année 9,5 millions de tonnes de produits finis et d’ouvrir un centre de recherche-développement, ce qui permettra à ArcelorMittal d’accélérer un peu plus en Europe, où ses usines ArcelorMittal repart à l’offensive en Europe

Mais la reprise d’Ilva s’accompagnera d’une lourde casse sociale. D’après les syndicats, qui ont réclamé une rencontre avec le chef du gouvernement Paolo Gentiloni, le projet prévoit une forte réduction du nombre d’employés, passant de 11.000 actuellement à 9.400 en 2018, puis 8.400 en 2023. Lakshmi Mittal, le patron d’ArcelorMittal, a tenté de les rassurer lundi, expliquant qu’il travaillera « avec toutes les parties intéressées pour assurer à Ilva, à ses employés et aux régions où l’entreprise travaille un avenir meilleur, durable et plus solide ». Le ministère du Développement économique a indiqué que les commissaires chargés de gérer le site durant la phase de transition doivent négocier « d’éventuelles améliorations » au plan de reprise.

En parallèle, le site de Tarente est au cœur d’un vaste procès sur les dégâts causés par l’usine. La famille Riva, qui avait racheté Ilva en 1995, est accusé de « désastre environnemental », avec le décès avéré d’au moins 400 personnes liées à la pollution, et d’avoir retardé les travaux de mise aux normes de l’aciérie.

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