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Airbus va perdre l’homme qui a vendu 15.000 avions

John Leahy, le célèbre directeur des ventes de l’avionneur européen, partira en retraite avant la fin de l’année.

Par Bruno Trévidic

Publié le 6 juin 2017 à 17:01

Un volume entier de l’histoire d’Airbus va se refermer cette année avec le départ, souvent évoqué mais désormais confirmé, d’une des dernières figures historiques de l’avionneur : le directeur des ventes John Leahy. L’Américain, qui a vendu quelque 15.000 Airbus au cours de sa longue carrière au siège toulousain de l’avionneur, commencée en 1994, partira à la retraite avant la fin de cette année, probablement dans le courant de l’été, après le prochain Salon aéronautique du Bourget (qui se tiendra du 19 au 25 juin).

John Leahy l’a annoncé lui-même à sa façon à quelques journalistes, en marge de l’assemblée générale de l’association du transport aérien internationale (Iata), à Cancun (Mexique). Pressé de questions sur la date de son départ en retraite, l’Américain a fini par lâcher qu’il partirait « plutôt tôt que tard », en fonction des recommandations de son médecin.

Un héritier spirituel comme successeur

Sachant que le directeur des ventes d’Airbus, qui aura soixante-sept ans en août, aurait été touché par la limite d’âge en 2018, la différence ne sera de toute façon pas colossale. Mais, surtout, John Leahy a confirmé le nom de son successeur : son bras droit et actuel directeur du marketing et de la stratégie d’Airbus, Kiran Rao.

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Agé de cinquante-deux ans, Kiran Rao faisait déjà figure de favori et même d’héritier spirituel de John Leahy. Doté du même bagout commercial que son mentor, il fait partie de ses commerciaux-nés capables de vendre des chasse-neige dans le Sahara. D’origine indienne mais de nationalité britannique, il a notamment à son actif la plupart des gros contrats signés en Inde ces dernières années.

Ralentissement des commandes

Kiran Rao aura toutefois fort à faire pour égaler les scores de John Leahy et maintenir le carnet de commandes d’Airbus à son niveau. Alors que la production continue d’augmenter, le rythme des commandes a nettement ralenti, notamment sur le segment des long-courriers. De janvier à fin avril, Airbus n’a engrangé que huit nouvelles commandes de long-courriers, hors annulation. Et si le prochain Salon du Bourget sera probablement l’occasion de signer quelques contrats – on évoque notamment une possible commande de 75 appareils par la compagnie indienne Jet Airways –, les principaux dirigeants reconnaissent tous ne pas s’attendre à une avalanche de commandes.

Deux raisons à cela : la taille du carnet de commande actuel (6.700 appareils à livrer), qui empêche de proposer des dates de livraisons dans un délai proche, et l’absence de nouvel avion. A cela s’ajoute les incertitudes géopolitiques, qui pèsent notamment sur la croissance des compagnies du Golfe, et le faible prix du pétrole, qui permet de prolonger la vie des avions plus anciens. Selon toute vraisemblance, les records de ventes de John Leahy de 2015 et 2016 ne sont donc pas près d’être battus.

Bruno Trévidic

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