Le siège de Sarajevo par les Serbes retiré des manuels scolaires

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Le siege de sarajevo par les serbes retire des manuels scolaires[reuters.com]
(Crédits : Dado Ruvic)

SARAJEVO (Reuters) - Le président de la République serbe de Bosnie a décidé mardi l'interdiction d'enseigner dans les écoles les événements relatifs au siège de Sarajevo et au génocide de Srebrenica lors de la guerre dans l'ex-Yougoslavie des années 1990.

Plus de 11.000 personnes, dont 1.100 enfants, ont péri lors du siège que les Serbes de Bosnie ont imposé pendant quatre années à la ville de Sarajevo. La capitale bosniaque fut bombardée depuis les collines environnantes sur lesquelles se tenaient des tireurs embusqués alors que des centaines de milliers d'habitants étaient privés de nourriture, d'eau et d'électricité.

De même, les Serbes de Bosnie réfutent que le massacre de plus de 8.000 musulmans bosniaques à Srebrenica en 1995 soit un génocide malgré les arrêts rendus en ce sens par deux cours de justice internationales.

"Il est impossible d'utiliser ici des manuels scolaires qui affirment que les Serbes ont commis un génocide et imposé un siège à Sarajevo", a dit Milorad Dodik, président nationaliste de la République serbe de Bosnie, cité par la presse locale. "Cela n'est pas exact et cela ne sera pas enseigné ici", a-t-il ajouté.

Vingt ans après la fin de la guerre entre les Serbes de Bosnie, les Bosniaques et les Croates, le pays demeure organisé suivant l'appartenance ethnique: la République serbe de Bosnie et la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine.

Suivant un accord de 2002 soutenu par la communauté internationale, la guerre qui ravagea le pays entre 1992 et 1995 fut omise des manuels d'histoire, chaque communauté ayant son interprétation des événements survenus à l'époque.

En revanche, le siège de Sarajevo et le génocide de Srebrenica étaient mentionnés dans certains manuels de la Fédération de Bosnie et pouvaient être utilisés par des élèves bosniaques scolarisés dans certaines des 22 écoles qu'ils fréquentent en république serbe.

(Daria Sito-Sucic; Pierre Sérisier pour le service français)