Polémiques à la Gay Pride de Tel Aviv

Gay Pride de Tel Aviv en 2015 ©AFP - GIL COHEN-MAGEN
Gay Pride de Tel Aviv en 2015 ©AFP - GIL COHEN-MAGEN
Gay Pride de Tel Aviv en 2015 ©AFP - GIL COHEN-MAGEN
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La marche des fiertés LGBT a lieu ce 9 juin à Tel Aviv, en Israël. Mais les critiques et les appels au boycott se multiplient.

À Tel Aviv, ville à la fois des plaisirs et des communautés, la plage des gays et lesbiennes est à deux pas de celle des ultras-orthodoxes qui se baignent derrière des palissades.

Arnaud et Alexandre sont à l’ombre. Sur la plage aux couleurs de l'arc-en-ciel. ils font partie des touristes de la Gay Pride. Il ont quitté Paris en début de semaine. Tel Aviv est devenu un rituel qui leur permet de réunir vacances et sens de la fête.

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Pour la municipalité, la Gay Pride est un investissement. Dans la ville, le message et la mécanique sont intégrées, explique Yoav, jeune restaurateur.

Il ne s'agit pas de faire de l'argent sur deux jours quand les gens sont là. On veut qu’ils reviennent, qu’ils aiment Tel Aviv. Alors, on essaye de leur donner le meilleur accueil et peut-être qu'ils passeront leurs prochaines vacances à Tel Aviv.

Mais, cette année, les critiques ont plus de visibilité. Un contre-événement a été programmé pour dénoncer, dans la Gay Pride, une vaste opération de normalisation à quelques kilomètres du blocus de Gaza et de l’occupation de la Cisjordanie.

Chen Arieli dirige l’organisation historique LGBT sur Tel Aviv. Elle estime que son mouvement doit évoluer. Elle souhaite une reprise en main de la Gay Pride, entièrement pilotée jusqu’à présent par la municipalité.

La parade doit devenir plus politique ! Si l'on dit qu’on lutte pour les droits civiques et les droits de l’humain, on ne peut pas être hypocrite ! Il faut aussi lutter pour tous les segments de la société israélienne, pas juste les LGBT, parce que notre cause est privilégiée. Il faut faire passer l’idée que c’est la même lutte, une lutte pour les droits civiques, quand on lutte contre l’occupation, contre la place de la religion dans l'État, pour la liberté religieuse et pour la liberté d’aimer qui on veut aimer. On pense trop que c’est Jérusalem le lieu pour faire une marche et demander nos droits, et que Tel Aviv est l’endroit pour célébrer ce que nous sommes, et cet amour merveilleux qu’on apporte au monde...

En Israël, les gays et lesbiennes ont plus de droits qu’en France. Mais la place du religieux dans l’État interdit le mariage civil et la plupart des avancées ont été obtenues devant les juges de la Cours suprême, et pas devant les députés israéliens.

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