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Nouvelle affaire de maltraitance de domestique mineur en Birmanie

Le gouvernement d’Aung San Suu Kyi a promis de prendre le problème à bras le corps.

Temps de lecture: 2 min

Une nouvelle affaire de maltraitance de domestique mineur, brûlée par ses employeurs, a émergé en Birmanie cette semaine, où le gouvernement d’Aung San Suu Kyi a promis de prendre le problème à bras le corps.

«Ils m’ont fait ça parce que j’avais oublié de leur dire que l’eau bouillait», murmure Myat Noe (dont le nom a été changé), des larmes dans la voix, interrogée par l’AFP sur son lit d’hôpital à Rangoun, la capitale économique birmane. Elle parle tout en caressant un petit chaton, seul à réussir à apaiser ses souffrances.

Agée de 13 ans, elle accuse ses anciens employeurs de l’avoir brûlée au fer à repasser et à l’eau bouillante. Elle a été secourue le week-end dernier d’une maison au sud de Rangoun, l’alerte ayant été donnée par des voisins inquiets de la voir couverte de brûlures.

La police a depuis interpellé le couple, accusé de l’avoir battue, en plus des brûlures volontaires. L’enfant ne recevait que quelques euros par semaine.

«Quand nous l’avons trouvé, elle avait des blessures sur tout le corps», a expliqué à l’AFP Myo Tint Naing, responsable de l’administration locale à l’origine de la plainte.

«Elle était enfermée afin de lui éviter tout contact avec le monde extérieur», a-t-il ajouté.

Ce nouveau drame vient rappeler la grande précarité de nombreux enfants de familles pauvres, placés comme domestiques par leurs familles.

Légalement, les enfants peuvent commencer à travailler à 14 ans en Birmanie mais ils ne sont pas censés, à cet âge-là, faire plus de quatre heures par jour.

Dans les faits, la législation n’est pas appliquée et les employés mineurs sont très vulnérables. Le Parlement, dominé désormais par le parti de l’ancienne opposante Aung San Suu Kyi, a promis de mieux protéger les enfants.

Mais la culture des abus sur les domestiques mineurs est profondément ancrée en Birmanie, comme l’ont révélé plusieurs affaires ces derniers mois. En mai, une Birmane a été condamnée à sept ans de prison ferme pour avoir ébouillanté sa domestique mineure, une condamnation rare saluée par les défenseurs des droits de l’Homme luttant contre la maltraitance et l’exploitation des enfants.

«Ce dont nous avons besoin dans ce pays, c’est d’une loi de protection des travailleurs mineurs», réclame, sous couvert de l’anonymat, un médecin rencontré au chevet de l’enfant.

«Il y a de nombreux cas d’enfants maltraités», ajoute-t-il, faisant état de six cas de travailleurs mineurs arrivés dans son hôpital pour maltraitante ces dernières années.

 

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