Accéder au contenu principal
Turquie

Médias: le responsable de RSF en Turquie risque jusqu'à 14 ans de prison

Dans la guerre déclarée par le régime du président Recep Tayyip Erdogan aux journalistes turcs et étrangers, le jeudi 8 juin est la date d'une nouvelle bataille. Le représentant de Reporters sans Frontières dans le pays, Erol Onderoglu, comparaît une nouvelle fois devant les juges pour apologie de terrorisme. Une accusation qui justifie déjà l'emprisonnement depuis un mois du photographe français Mathias Depardon, et qui pourrait coûter 14 ans de prison à Erol Onderoglu.

Erol Önderoglu lors d'une conférence de presse le 2 mars 2016. Il lui est repproché d'avoir fait l'apologie du terrorisme kurde : il est menacé d'une peine de 14 ans de prison.
Erol Önderoglu lors d'une conférence de presse le 2 mars 2016. Il lui est repproché d'avoir fait l'apologie du terrorisme kurde : il est menacé d'une peine de 14 ans de prison. OZAN KOSE / AFP
Publicité

« Notre représentant est poursuivi pour propagande terroriste, pour avoir pris part à une campagne de solidarité avec un journal kurde qui a été interdit depuis », explique Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est - Asie centrale de Reporters sans Frontières (RSF). Au total, 56 journalistes sont poursuivis pour avoir pris part à la campagne de solidarité. « Et vu l’écrasement du pluralisme depuis quelques mois en Turquie, il est évident que cette campagne de solidarité était juste », commente Johann Bihr.

Cette quatrième audience du procès d'Erol Onderoglu se tient jeudi 8 juin au Palais de justice de Caglayan. Pour Johann Bihr, « l’enjeu aujourd’hui c’est qu’on devrait avoir le réquisitoire. On devrait savoir combien le procureur réclame contre Erol Önderoglu et ses deux co-accusés. »

Plus d'une centaine de journalistes emprisonnés

Le responsable de RSF décrit par le menu les pressions subies par les journalistes depuis plus d'un an en Turquie : « C’est à nouveau la liberté de la presse qui se trouve en procès aujourd’hui. Depuis un an plus de 150 médias ont été fermés dans le cadre d’état d’urgence et plus de 100 journalistes sont en prison. »

Le pays est classé 155e sur 180 dans le classement de la liberté de la presse réalisé chaque année par RSF. L'organisation a d'ailleurs lancé au mois de mai une campagne spécialement dédiée aux journalistes emprisonnés en Turquie.

Le procès d'Erol Onderoglu se déroule alors que la mère de Mathias Depardon et le secrétaire général de Reporters sans Frontières Christophe Deloire, se sont rendus hier en Turquie pour rendre visite au journaliste français, arrêté dans le sud-est du pays il y a un mois jour pour jour, le 8 mai 2017.

Laurent Joffrin, rédacteur en chef du journal Libération
00:54

Le comportement de la Turquie, presque celui d'un «Etat voyou»

Tudor Tepeneag

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.