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Rassemblement national

Trois anciens élus FN assignent le parti pour "chantage" aux indemnités

Laurent Comas, l'un des trois anciens élus qui assignent le FN.

Laurent Comas, l'un des trois anciens élus qui assignent le FN. - BORIS HORVAT / AFP

Trois anciens élus FN du conseil régional de PACA ont assigné le parti en justice pour obtenir le remboursement de sommes qu'elles accusent le FN d'avoir illégalement ponctionnées pendant leur mandat.

Trois anciens élus FN du conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur ont assigné leur parti en justice pour obtenir le remboursement de sommes selon elles illégalement ponctionnées par celui-ci pendant leur mandat, de 2010 à 2015, a-t-on appris vendredi auprès du TGI de Nanterre. Lydia Schenardi, Laurent Commas et Sébastien Copin, les trois élus concernés, reprochent au parti d'avoir prélevé sur leur compte plus de 30.000 euros chacun en cinq ans.

Cette assignation, évoquée dans L'Obs cette semaine, remonte au 30 mars 2016, selon leur avocat Me Bernard Jacquier.

Autorisation de prélèvement automatique

Pour pouvoir se présenter aux élections, les candidats ont dû signer "un engagement moral et politique", dont l'AFP a obtenu copie, par lequel ils s'engageaient notamment "de façon irrévocable" à "respecter les engagements financiers contractés à l'égard du mouvement".

Pour ce faire, chaque candidat devait donner "au trésorier national une autorisation de prélèvement automatique sur un compte bancaire approvisionné à cette fin", sans qu'aucune somme ou quotité soit précisée dans le document. "Si bien qu'il (était) impossible pour le contractant de connaître l'étendue de son obligation", soulignent les plaignants dans leur assignation, dont l'AFP a également obtenu copie.

Laurent Comas confirme à l'AFP avoir versé "530 euros par mois sur (ses) indemnités, soit 30%". L'ancien secrétaire départemental FN des Bouches-du-Rhône fustige un FN qui "rackette les élus" et confirme avoir dû signer cet engagement "sous peine de ne pas être investi", dénonçant "une forme de chantage".

Trois anciens élus devenus frondeurs

Il a estimé que le système était "toujours d'actualité". "La principale motivation du FN, c'est le pognon", a-t-il ajouté, accusant le FN de "ne pas choisir leurs élus en fonction de leurs compétences mais de prendre ceux qui ont accepté le chantage".

La date d'examen de cette affaire n'est pas encore fixée, a précisé à l'AFP le tribunal de Nanterre. Quelques mois avant cette assignation, les trois ex-conseillers régionaux avaient fait partie d'un groupe de frondeurs dénonçant l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du FN. Lydia Schenardi et Laurent Comas ont par la suite été candidats aux élections régionales sur les listes de Jacques Bompard, président de la Ligue du Sud, un mouvement d'extrême droite implanté dans le Vaucluse.

C.V. avec AFP