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Comment Google cartographie les endroits les plus reculés de la planète

Les caméras de Street View sillonnent le monde en voiture, sont embarquées en randonnée ou encore à dos de chameau, étoffant sans cesse le service de cartographie de Google. L'enjeu économique est immense pour l’entreprise technologique.

Par Anaëlle Grondin

Publié le 10 juin 2017 à 14:59

Dix ans après la publication de la première image sur la plate-forme Google Maps, les internautes peuvent aujourd’hui grimper virtuellement sur des montagnes, explorer les fonds marins sans se mouiller ou encore découvrir des musées à l’autre bout du monde. Le tout à 360 degrés.

Après avoir parcouru les villes et les lieux faciles d’accès pour les photographier et les cartographier, Google tente depuis quelques années d'en faire de même dans les parties du monde les plus reculées. C’est-à-dire là où ses Street Cars, voitures dotées d’imposants appareils photo dirigés dans toutes les directions, et ses tricycles équipés du même dispositif ne peuvent pas rouler.

En 2010, le géant du Net s’est ainsi doté d’une "snow mobile", sorte de moto-neige surmontée de caméras, pour permettre aux internautes d'apprécier les pistes de ski directement depuis son service de cartographie Maps.

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Et pour mettre des œuvres culturelles à portée de clic l'année suivante, la firme de Mountain View a placé ses caméras sur des chariots faits pour circuler dans les musées.

Un sac à dos de 18 kg au sommet d'une montagne

Rien de très sorcier jusqu'ici. Mais pour photographier la grande barrière de corail en 2012, c’était une autre paire de manches. Google a dû nouer un partenariat avec l'équipe de la Catlin Seaview Survey, qui réalise une étude scientifique de grande envergure sur les récifs du monde entier et a utilisé un appareil photo conçu spécialement pour les fonds sous-marins pour réaliser des prises de vue.

Faire vivre en ligne l’ascension du Piton des Neiges à La Réunion, qui culmine à 3.071 mètres, a également nécessité un dispositif particulier. Google a confié l'an dernier à des randonneurs un sac à dos de 18 kg surmonté d'une douzaine d’appareils photo.

C'est également au cours d'une longue randonnée (beaucoup plus périlleuse) qu'ont pu se faire les clichés apparaissant sur Google Maps au camp de base de l'Everest au Népal.

L'exercice n'a pas non plus été aisé pour parvenir à prendre des images à 360 degrés du désert d'Arabie sans perturber l'environnement, fragile. La solution de l'entreprise tech ? Mettre le fameux un sac à dos-caméra sur le dos de Raffia, un chameau, en 2014.

Les difficultés dépendent souvent du terrain. Par exemple réussir à filmer un volcan sans voir ses caméras englouties par la lave ou encore prendre des clichés au Cambodge en évitant qu'elles ne soient détruites par des singes en pleine nature.

Cette semaine, Google s'est par exemple employé à photographier le site touristique australien d'Uluru. La particularité cette fois a été d'éviter soigneusement d'effectuer des prises de vue d'endroits considérés comme sacrés pour plusieurs peuples aborigènes.

Une flopée de fonctionnalités pratiques

Au-delà de la mise à disposition de ces images spectaculaires, Google a développé toute une série de fonctionnalités autour de Maps et du GPS : son service doit permettre par exemple de partager sa localisation avec ses amis en temps réel pour se retrouver plus facilement. Et aussi de localiser immédiatement sa voiture des heures après l'avoir garée dans un parking.

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Récemment, Google a équipé ses voitures Street View de capteurs permettant de mesurer la pollution atmosphérique pour proposer une visualisation de ces données aux utilisateurs de Maps attentifs à la qualité de l'air.

Des milliards de dollars de revenus potentiels

Pourquoi la multinationale se donne tant de mal pour étoffer Google Maps ? Les informations récoltées sur les habitudes de déplacement des utilisateurs sont une mine d'or pour les annonceurs. Et la publicité qui vient s'insérer sur la plate-forme représente des milliards de dollars de revenus potentiels.

Google a commencé seulement récemment à monétiser son service de cartographie. Depuis l'an dernier, des magasins peuvent par exemple payer le géant du Net pour apparaître en évidence sur l'application mobile Google Maps et proposer des offres outre-Atlantique.

Longueur d'avance sur le marché

Plus d'un milliard de personnes utilisent Google Maps chaque jour, selon la société. Et faire rêver les utilisateurs en leur permettant d'explorer la grande barrière de Corail ou de découvrir des déserts depuis son canapé sont d'excellents produits d'appel pour inciter le public à utiliser son service plutôt qu'Apple Maps, par exemple.

La firme de Mountain View n'a néanmoins pas de quoi s'inquiéter. Maps reste de loin la plate-forme la plus utilisée pour se repérer et dispose d'une bonne longueur d'avance en termes de fonctionnalités et de précision. Cette semaine, l'application mobile était ainsi la 9e application gratuite la plus téléchargée sur l'App Store aux Etats-Unis. Waze était en 26e position et Apple Maps ne figurait pas dans le top 100.

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