Cette nuit en Asie : en Chine, la fermeture des sites "people" déclenche la colère des internautes
Les autorités ont fait fermer plus de soixante comptes sociaux "people", les accusant de diffuser des "contenus vulgaires" et de séduire "les bas instincts" du public.
La dernière initiative de Pékin visant à renforcer son contrôle sur l’Internet suscite une vague de protestation sur les réseaux chinois. "La deuxième révolution culturelle est-elle arrivée ?", dénonce un internaute. "Normalement, je suis très poli mais, aujourd’hui, j’ai envie de dire des gros mots !", lâche un autre. "L’Etat peut nous faire taire mais ne fermera jamais notre cœur qui désire la liberté de parole", peut-on encore lire, ce lundi matin sur Weibo, le "Twitter chinois".
A l’origine de cette colère, la décision des autorités de faire fermer plus de soixante comptes sociaux "people", les accusant de diffuser des "contenus vulgaires" et de séduire "les bas instincts" du public. Diffusant des potins sur les stars de cinéma mais aussi des critiques de films, le compte "Dushe Movie", comptant plus de 30 millions d'abonnés sur Wechat et qui était valorisé 300 millions de yuans à l'occasion d'une levée de fonds en 2016, a ainsi été fermé. Parmi les victimes, figure aussi le compte de Zhuo Wei, surnommé "le premier paparazzi de Chine", suivi par 7 millions de Chinois. Mais d'autres comptes sociaux moins trash sont concernés, comme ceux de plusieurs magazines de mode.
Permis pour le Net
Le gouvernement chinois, qui bloque depuis des années des réseaux sociaux étrangers comme Facebook et Twitter et censure tous les contenus jugés politiquement sensibles, a récemment durci ses contrôles avec l'entrée en vigueur, le 1er juin, d' une nouvelle loi sur la cybersécurité . Les sites internet, applications, forums de discussion, blogs, microblogs, médias sociaux, messageries instantanées et plateformes de vidéo en direct ou tout autres entités sélectionnant ou publiant des informations doivent désormais obtenir un permis avant de diffuser des contenus concernant le gouvernement, l'économie, l'armée, la diplomatie ou les problèmes sociaux. Ces fournisseurs doivent "guider correctement l'opinion publique" et "servir la cause du socialisme", avait expliqué le mois dernier la presse officielle.