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Législatives : un rude coup financier pour le PS, LR et le FN

Le premier tour des élections législatives va considérablement réduire le financement public du Parti socialiste, des Républicains et, dans une moindre mesure, du Front national. Annonçant des années de vaches maigres.

Par Pierre-Alain Furbury

Publié le 12 juin 2017 à 12:31

La claque est politique. Mais pas seulement. Pour le Parti socialiste, Les Républicains et le Front national, le coup est aussi financier. Ces trois formations tirent du financement public à peu près la moitié de leurs revenus : 24,8 millions d’euros sur 54,8 millions pour le PS, 18,5 millions sur 36 millions pour LR et un peu plus de 5 millions sur 11 millions pour le FN en 2015, selon les derniers chiffres de la Commission nationale des comptes de campagne. Le reste est issu des cotisations des adhérents, des contributions des élus ou des dons privés (limités à 7.500 euros par personne).

En vertu d’une loi de mars 1988 sur la transparence financière de la vie politique, le financement public est accordé chaque année en fonction de deux critères. D’abord les résultats au premier tour des dernières législatives. Ces fonds sont réservés aux partis et groupements politiques qui ont présenté des candidats ayant obtenu chacun au moins 1% des suffrages exprimés dans au moins 50 circonscriptions de métropole – avec une adaptation pour l’Outre-mer –, leur répartition s’effectuant proportionnellement au nombre de suffrages obtenus. En 2017, une voix équivaut au versement d’un montant de 1,42 euro. C’est ce qui pousse les petits partis à présenter un maximum de candidats.

Déménager le siège de Solferino ?

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La deuxième fraction de l’aide est attribuée proportionnellement aux nombre de députés et sénateurs, chaque élu devant se rattacher à un parti et à un seul. Le rattachement d’un parlementaire ouvre droit au versement, cette année, de plus de 37.700 euros. Une retenue est imposée en cas de non-respect de la parité hommes-femmes.

->> Tous les résultats du premier tour des législatives dans notre carte interactive

Avec 5,9 millions d’électeurs de moins qu’aux législatives de 2002 et, au final, au moins 250 députés perdus par rapport à l’Assemblée sortante, le PS verra donc ses finances fondre de plus de 17 millions d’euros par an par rapport à la précédente législature. Sans compter l’impact éventuel, à l’automne, des prochaines sénatoriales… La formation du président sortant, François Hollande, a toutefois la chance de ne pas être endettée. Et d’être propriétaire de son siège, rue de Solferino à Paris, acquis en 1986. Les dépenses vont devoir être considérablement réduites. Pendant la campagne, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti, n’a pas non plus écarté l’idée d’un déménagement.

LR et le FN très endettés

La droite, elle, était déjà dans une situation financière très compliquée. Cinq ans après l’affaire Bygmalion, le parti Les Républicains (lui aussi propriétaire de son siège) est encore endetté, de quelque 55 millions d’euros. Avec 3,5 millions de voix en moins par rapport à 2012, le premier tour des législatives réduit ses ressources de presque 5 millions d’euros par an. Une somme à laquelle il faudra ajouter 3 à 4 millions, pour la perte de ses députés. Ce qui fera monter l’addition à près de 9 millions.

Le FN, lui, espérait se refaire financièrement en surfant sur la présidentielle. C’est raté. La formation de Marine Le Pen a perdu, au final, plus de 538.000 voix par rapport à 2012. Quel que soit le nombre de ses élus à l’Assemblée, elle est donc aujourd’hui certaine d’y perdre en espèces sonnantes et trébuchantes, et ce alors qu’elle est sur le fil du rasoir. Le parti, contraint de vendre son siège de Saint-Cloud pour surmonter la crise provoquée par les législatives de 2007, a au moins à son passif une dette de 9 millions d’euros, contractée en septembre 2014.

Tous vont connaître des années de vache maigre, qui vont contraster avec En Marche. Avec plus de 6,3 millions de voix et une très large majorité absolue au Palais Bourbon, En Marche va réaliser, lui, une opération financière sans précédent. Un an à peine après sa création…

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