Bretagne. "Il faut un plan Marshall de la ruralité"
L'assemblée générale des Petites cités de caractère de Bretagne avait lieu ce vendredi 9 juin à Bazouges-la-Pérouse. La présidente nationale, Françoise Gatel, sénatrice-maire de Châteaugiron a rappelé l’importance de ce réseau pour la réduction de la fracture territoriale.
Rappelez-nous la genèse du label des Petites cités de caractère de Bretagne ?
Lorsqu’il a été créé en 1978, l’idée était de considérer que des petites communes rurales aux patrimoines exceptionnels n’avaient pas forcément les moyens de le restaurer, alors que l’on peut faire du tourisme patrimonial et culturel. C’est depuis un élément non négligeable d’attractivité. 22 communes sont labellisées en Bretagne, deux sont en cours d’homologation (La Guerche-de-Bretagne et Montfort-sur-Meu) et Dol-de-Bretagne vient de s’inscrire dans la démarche.
Quels sont vos engagements ?
Avec l’aide financière de la Région, chaque commune adhérente est engagée dans une politique de restauration, de valorisation et d’animation de son patrimoine architectural. Mais il ne s’agit pas d’amener des hordes de touristes, de muséifier ces communes. Ce label n’a de sens que s’il y a de la vie, des emplois. Nous sommes un outil de développement des territoires. Comme le disait René Dumont, il faut trouver le génie de nos territoires. Et notre génie c’est notre patrimoine pour conserver notre vitalité. La Bretagne est précurseur dans ce domaine avec une volonté régionale de lutte contre les déclassements des territoires. D’ailleurs, d’autres régions s’inspirent de notre modèle consistant à faire du patrimoine un levier économique.
Le label des Petites cités de caractères n'y suffira pas.
En effet, nous avons besoin d’un plan Marshall de la ruralité pour sortir de la fracture territoriale entre les métropoles et cette France d’à côté, cette France périphérique. Au lieu de tenir notre territoire en réanimation, il faut les aider à se réinventer. C’est un vrai défi. Soit on arrive à créer des synergies entre les associations, les entreprises, les forces vices, soit c’est le désert. Or nos territoires ont des atouts. Un cadre de vie paisible contribue à la cohésion sociale.