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Cosmétiques aux substances interdites : l'État ouvre une enquête

L'association UFC-Que Choisir a recensé 23 cosmétiques contenant des substances interdites et toujours en vente en France. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ouvre une enquête.

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Rayon cosmétiques dans un supermarché

L'association a repéré un spray solaire pour enfants, un soin masculin pour les yeux et un gel coiffant pour cheveux, contenant de la MIT, allergisant interdit depuis février 2017 en Europe.

© ALLILI MOURAD/SIPA

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a indiqué le 9 juin 2017 à l'AFP qu'elle allait contrôler prochainement des cosmétiques qui seraient toujours en vente, bien que contenant des substances interdites selon l'UFC-Que Choisir. "Nous allons mener des contrôles pour voir si ces produits sont toujours vendus aujourd'hui et pour quelles raisons", a déclaré à l'AFP Loïc Tanguy, directeur de cabinet adjoint à la DGCCRF. "Nous sommes très attentifs chaque année sur les cosmétiques", a assuré M. Tanguy, soulignant que l'an dernier, la DGCCRF a contrôlé 8.000 références. "Au-delà de nos actions de contrôle, nous allons tenir compte des informations de l'UFC", a-t-il ajouté.

Un perturbateur endocrinien interdit depuis 2015

Le 7 juin 2017, l'association UFC-Que Choisir a recensé 23 cosmétiques qui seraient toujours en vente en France, bien que contenant des substances interdites, notamment un fond de teint sous forme de poudre minérale contenant de l'isobutylparaben, un perturbateur endocrinien pourtant interdit depuis 2015 dans l'Union européenne. D'autres produits repérés par l'association dont un spray solaire pour enfants, un soin masculin pour les yeux et un gel coiffant pour cheveux, contiennent de la MIT, alors même que cet allergisant est interdit depuis février 2017 dans l'Union européenne pour des produits de ce type, non rincés.

La "complexité" de certaines chaînes de distribution pourrait expliquer que des produits non rincés contenant de la MIT soient toujours vendus, bien qu'étant interdits depuis 4 mois, avait alors estimé la Fédération des entreprises de la beauté (Febea), jugeant en revanche "inexcusable" la présence dans d'autres produits de perturbateurs endocriniens interdits depuis 2015.

L'Oréal pointé du doigt

L'Oréal, qui avait été notamment mis en cause par l'UFC pour des produits non rincés contenant de la MIT, a expliqué à l'AFP avoir stoppé la commercialisation de ces produits "plusieurs mois" avant la date d'interdiction et les avoir remplacés avec de nouvelles formules sans MIT. En cas d'interdiction d'un ingrédient, il est de la responsabilité du fabricant d'arrêter la production du produit concerné et d'informer ses distributeurs, qui eux sont tenus de ne plus commercialiser les produits non conformes, a rappelé M. Tanguy.

Si la justice démontre un délit de tromperie, qui a un caractère intentionnel, un fabricant ou un importateur d'un produit interdit risque deux ans de prison et 30.000 euros d'amende, un montant qui peut aller jusqu'à 150.000 euros pour des personnes morales. Un distributeur condamné pour tromperie est également passible de 2 ans de prison et de jusqu'à 300.000 euros d'amende, a précisé à l'AFP une porte-parole de la DGCCRF.

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