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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Quelles répercussions de la crise du Golfe sur les relations israélo-qataries ?

Des Palestiniens manifestant en appui au Qatar, dont ils portent le drapeau, dans la bande de Gaza, le 9 juin 2017. Ibraheem Abu Mustafa/Reuters

L'information est presque passée inaperçue. Dans un contexte de crise entre le Qatar, d'une part, l'Arabie saoudite et ses alliés, de l'autre, deux journalistes israéliens se sont rendus à Doha.

Assurant que c'était sa huitième visite dans la capitale du petit émirat, Enrique Zimmermann a révélé dans le Yediot Aharonot avoir été reçu dans la résidence privée d'un haut fonctionnaire qatari. Ce dernier aurait même affirmé, selon le journaliste, que le Qatar et Israël partageaient la particularité d'être de petits pays entourés de nations « hostiles » et « menaçantes ». Interrogé sur le soutien qatari au Hamas palestinien et aux Frères musulmans, le responsable qatari aurait démenti une telle aide, assurant que des cadres des deux mouvements ne restent dans l'émirat que pour être étroitement surveillés par les autorités. Et dimanche, c'était au tour d'Orly Azoulay Katz, correspondante également du Yediot Aharonot, de se rendre en reportage dans l'émirat.

De tels échanges entre le petit émirat du Golfe et l'État hébreu ne sont pourtant pas surprenants pour qui connaît les relations entre les deux gouvernements. À partir de 1996, le Qatar établit des liens commerciaux avec Israël, tout en continuant d'entretenir de bonnes relations avec le Hamas palestinien et le Hezbollah.

L'ancien président Shimon Peres se rend aux moins deux fois à Doha. Quelques années plus tard, en 2008, c'est au tour de l'ancien ministre de la Défense Ehud Barak puis de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni de rencontrer des membres de la famille régnante, comme l'ex-Premier ministre cheikh Abdallah ben Khalifa al-Thani. Les relations entre les deux gouvernements butent et reprennent au fil des années, sans jamais cesser complètement. À plus d'une reprise, l'émirat joue les intermédiaires entre le Hamas et l'État hébreu. Il y a deux ans, des représentants israéliens et palestiniens s'étaient par exemple retrouvés à Doha pour discuter d'un cessez-le-feu de cinq ans.

 

(Lire aussi : Une semaine après le début du blocus, le Qatar ne fléchit pas)

 

Prudence
Les tensions actuelles, sans précédent dans le Golfe, ne sont donc pas sans inquiéter l'État hébreu. Depuis lundi dernier, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar. D'autres mesures plus sévères encore ont suivi, telles que la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes. Ces pays lui reprochent notamment de soutenir des organisations terroristes telles que les Frères musulmans, le Hamas et l'État islamique, mais également d'être trop complaisant avec l'Iran.

De prime abord, ce dernier point devrait satisfaire le gouvernement de Benjamin Netanyahu, littéralement obnubilé par la « menace » de la République islamique. La crise survient en outre quelques jours après la visite du président américain Donald Trump à Riyad, qui y a cité le Hamas palestinien parmi les organisations dites « terroristes » soutenues par le Qatar. Il a aussi vivement critiqué l'influence iranienne dans la région.

Il semblerait néanmoins que la crise actuelle soit accueillie avec prudence en Israël, comme on pourrait le supposer. Dès le début, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a souligné que la mise au ban du Qatar par ses voisins du Golfe permettrait une meilleure coopération dans la lutte contre le terrorisme, se disant « ouvert » à une telle collaboration. Mais le blocus auquel est soumis le Qatar, et les exigences de Riyad et Abou Dhabi pourraient pousser Doha à réduire, sinon arrêter complètement, ses aides financières et humanitaires à la bande de Gaza. Les conséquences, dans ce cas, pourraient être désastreuses. Acculé, le Hamas pourrait se tourner vers l'Iran, avec lequel il a renoué des liens l'an dernier.
Dans la bande de Gaza, la situation est « explosive », selon un porte-parole du Hamas, Abdellatif al-Qanoue. Hier encore, les autorités israéliennes ont décidé de réduire la fourniture d'électricité à l'enclave palestinienne, dont la population, exaspérée, fait déjà face à une sévère pénurie de courant, une crise humanitaire et économique en permanence. Dans un tel contexte, de nouvelles violences, ou même le scénario d'une nouvelle guerre, avancent certains observateurs, ne sont pas à écarter.

 

 

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L'information est presque passée inaperçue. Dans un contexte de crise entre le Qatar, d'une part, l'Arabie saoudite et ses alliés, de l'autre, deux journalistes israéliens se sont rendus à Doha.
Assurant que c'était sa huitième visite dans la capitale du petit émirat, Enrique Zimmermann a révélé dans le Yediot Aharonot avoir été reçu dans la résidence privée d'un haut...

commentaires (2)

Tiens , Tiens , Tiens le paravent terroriste Quatarie Israelien devient plus clair . Ces regions de la cote des pirates se terrent pour le moment a quand leur tour ?( Arabie Saoudite et Cie )et dire qu'on ne cesse d'accuser l'Iran ...

aliosha

10 h 56, le 13 juin 2017

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Commentaires (2)

  • Tiens , Tiens , Tiens le paravent terroriste Quatarie Israelien devient plus clair . Ces regions de la cote des pirates se terrent pour le moment a quand leur tour ?( Arabie Saoudite et Cie )et dire qu'on ne cesse d'accuser l'Iran ...

    aliosha

    10 h 56, le 13 juin 2017

  • ET QUI VOUS DIT QUE L,UN N,AVAIT PAS UTILISE L,AUTRE, TOT COMME LA PERSE, POUR SEMER LE CHAOS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 24, le 13 juin 2017

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