Travailleurs du Web : ceux qu’on ne voit jamais chez YouTube

Petites mains et techniciens de l'ombre se cachent derrière certaines stars de YouTube aux centaines de milliers d'abonnés. Qui sont-ils ?

Aujourd'hui journaliste reporter d'images, Clément Lanot filme des youtubeurs durant son temps libre.
Aujourd'hui journaliste reporter d'images, Clément Lanot filme des youtubeurs durant son temps libre. DR.

    Avec plus de 37 millions de visiteurs uniques en France chaque mois et 1 milliard d'heures de vidéos regardées tous les jours dans le monde, l'usine YouTube bat son plein. Mais, face aux exigences de qualité et de rythme, certains vidéastes préfèrent désormais s'entourer d'assistants pour la fabrication de leurs vidéos, même s'ils restent seuls à l'écran.

    Clément Lanot, cadreur et monteur

    A seulement 19 ans, Clément a déjà plusieurs années d'expérience en tant que petite main de YouTube. Tout commence au collège lorsque le jeune homme découvre le film « The Social Network » qui retrace la naissance de Facebook. «Ça a été une révélation. Après l'avoir vu j'ai appris à coder et développer des sites», raconte Clément.

    Précoce et autodidacte, Clément se met au service des youtubeurs spécialisés dans les jeux vidéo. Il conçoit des miniatures, ces vignettes qui figurent les vidéos sur YouTube, et des sites Internet. En 2014, il signe un contrat de travail dans une société de production, Uptown Prod, qui gère plusieurs chaînes YouTube, et se forme à la vidéo. Petit à petit, le jeune homme acquiert une renommée dans le milieu.

    Depuis deux ans, il est sollicité par des youtubeurs renommés : Séan Garnier (1 322 000 abonnés) et Wass Freestyle (1 089 000 abonnés) qui pratiquent le «freestyle football» et cumulent à eux deux presque 3 millions d'abonnements. Il a également participé au lancement de la chaîne d' Hugo Travers (149 000 abonnés) avant de se concentrer sur ses études en BTS Audiovisuel (lire ci-dessous).

    Grâce à ses collaborations, Clément accumule pas mal «d'argent de poche», ce qui lui permet de s'acheter du matériel vidéo de plus en plus performant : «Caméra, appareil photo reflex, lumières». Aujourd'hui, il gagne l'équivalent du smic horaire pour son travail.

    Si quelques années auparavant il consacrait tout son temps libre aux vidéos YouTube, c'est aujourd'hui une activité secondaire. Reporter indépendant et étudiant, Clément Lanot aspire désormais à une carrière dans le journalisme.

    Arthur Barrow, cadreur et électricien pour le Studio Bagel, un job tremplin

    Quand Arthur est présent sur les plateaux de tournage, c'est de 8 heures à 23 heures et 6 jours sur 7. Il travaille pour le Studio Bagel, une société de production qui regroupe, à l'origine, plusieurs youtubeurs déjà connus du grand public. Avec un budget de 700 000 € en 2015, le Studio Bagel réalise des sketches à grands moyens diffusés sur YouTube et Canal Plus.

    Le rythme de travail intense de ces grosses productions ne décourage pas Arthur. À 21 ans, il vient de terminer ses études à l'École de la Cité, une école de cinéma au sein de laquelle il a suivi une formation pour devenir réalisateur. En janvier, il intègre les équipes du Studio Bagel par un stage. Il travaille comme assistant caméra et électricien : il aide le chef opérateur et installe les éclairages sur les plateaux.

    Après quatre mois de bons et loyaux services en tant que stagiaire, le Studio Bagel décide de l'appeler régulièrement sur les tournages. En parallèle, le jeune homme travaille pour d'autres productions.

    Passionné par la technique, Arthur souhaite évoluer au sein du Studio Bagel. Il voudrait devenir technicien cadreur ou électricien sur les tournages, mais pas seulement.

    « J'ai appris que les anciens stagiaires finissaient par être réalisateurs. C'est ce que je veux faire. » Il va prochainement présenter son court-métrage de fin d'études à la société de production. En espérant pouvoir le vendre et, qui sait, peut-être se voir un jour confier la réalisation d'un prochain sketch.

    Quelle formation suivre ?

    Article issu de notre supplément Le Parisien Eco - à feuilleter en intégralité ici

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