Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Comment les Russes peuvent acheter des « likes » et des « followers » en supermarché

Il existe, dans des centres commerciaux en Russie, des machines à vendre de la popularité virtuelle.

Publié le 13 juin 2017 à 13h11, modifié le 13 juin 2017 à 16h37 Temps de Lecture 2 min.

La devise officielle des réseaux sociaux est l’influence. Plus vous en avez, plus vous avez de résonance, donc du pouvoir, pour vendre des idées ou des produits. Cette influence se mesure en « followers » (« suiveurs »), en amis, en nombre de personnes qui sont exposées à ce que vous diffusez.

Comme tout système, il peut être manipulé : en achetant des faux « followers » ou de faux « likes », la résonance gonfle artificiellement. On donne l’impression d’être plus populaire qu’on ne l’est réellement. Un exemple parmi d’autres : le compte Twitter de Donald Trump, un des plus suivis de la planète, compte 31 millions de « followers », dont la moitié seraient des robots, selon l’application Twitter Audit. Officiellement, Twitter refuse de communiquer sur ce sujet;

Ce marché noir existe depuis presque aussi longtemps que les principaux réseaux sociaux eux-mêmes. Il est essentiellement virtuel et passe par des sites louches pilotés depuis l’Europe de l’Est ou l’Asie vendant des « robots » qui vous suivent, « likent » vos photos ou vos messages contre compensation financière. Facebook annonce régulièrement des campagnes contre cette vente de « likes » et ces comptes « inauthentiques ».

De la popularité virtuelle pour 50 roubles

Des images, prises le 6 juin par un journaliste russe, montrent que ce marché a commencé à déborder dans le monde réel. La machine se trouve dans le centre commercial Okhotny Riad, dans le centre de Moscou, et vend des « likes » et des « followers » sur Instagram et Vkontakte, le Facebook russe. On peut acheter de la popularité virtuelle en faisant ses courses. Pour 50 roubles (78 centimes d’euros), on a 100 likes sur une photo. Pour 100 roubles (1,57 euro), 100 « followers ».

Quand Vasili Sonkin a vu ce distributeur, il l’a pris en photo et partagé l’image en donnant son sentiment sur sa découverte :

« Le cyberpunk qu’on mérite. »

L’image a été reprise par son collègue Alexeï Kovalev, qui l’a rediffusée sur son compte Twitter, ce qui explique la soudaine popularité médiatique de la « machine à acheter des likes Instragram en Russie ».

Face aux doutes de ceux qui ne pouvaient l’essayer, et aux sous-entendus parlant d’arnaque, Sonkin est retourné quelques jours plus tard filmer l’acte d’achat. Il montre le déluge de « likes » sur son téléphone, « essentiellement des hommes brésiliens à moitié nus ».

Snatap, la compagnie qui imaginé la machine légèrement dystopique, a joyeusement surfé sur la vague de publicité gratuite hors des frontières russes. Elle a affirmé à Motherboard qu’il en existait une vingtaine en Russie, et quelques autres en Allemagne, Pologne ou République tchèque. Elle leur a fait suivre une vidéo promotionnelle où on voit une autre fonctionnalité : imprimer ses photos Instagram.

Bien sûr, devenir « micro-influenceur » en accumulant des faux « followers », que ce soit par un échange virtuel ou dans un centre commercial russe, veut aussi dire donner accès à son compte à des boîtes inconnues.

Comme le résume justement Motherboard, ce petit boost à l’ego ne coûtera pas seulement quelques roubles, « il est très probable que vous découvriez que votre compte envoie des publicités pour les clients de Snatap ».

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.