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Enquête

Chemsex : chez les gays, un accélérateur de péril

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Overdoses, contaminations, isolement… La pratique à risques qui associe sexe et drogues de synthèse prend de court la communauté. Les associations organisent la prévention, avec des moyens limités.
par Florian Bardou
publié le 13 juin 2017 à 19h06

Anthony (1), la trentaine, a une bonne situation : il vit à Paris, bosse dans la finance et a une bande d’amis autour de lui. Pendant plusieurs années et jusqu’à peu, ce barbu a aussi consommé pas mal de substances pour prendre son pied avec son compagnon. Leur truc à tous les deux ? Le chemsex. Cette pratique à risques où le sexe est associé à la prise de drogues - GHB, méthamphétamines ou cathinones, etc. - s’est démocratisée depuis une dizaine d’années avec l’apparition des applications de rencontres gays géolocalisées comme Grindr ou Scruff, et de nouveaux produits de synthèse accessibles à bas coût sur Internet. Elle procure, selon ceux qui la pratiquent, un plaisir sexuel plus important et plus intense. «C’était aussi pour compenser plein de choses : un problème d’estime de soi et un problème de performance», analyse aujourd’hui Anthony, qui a tout arrêté même s’il contrôlait sa consommation. Avec son compagnon, ils prenaient leurs produits par intraveineuse - ce que les usagers appellent slam. Mais une majorité de chemsexeurs les sniffe ou les ingère sous forme de «parachute» : un balluchon confectionné avec du papier à cigarette.

Mausolée

Le jeune homme a accepté de témoigner devant une bière dans un café du IXe arrondissement de Paris pour «faire prendre conscience du problème». Car en deux ans, Anthony a perdu deux de ses proches, eux aussi chemsexeurs. Son mec d'abord, en octobre 2015, après un accident «so

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