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Dermato

Calvitie : des cellules immunitaires font repousser les cheveux

Des chercheurs américains ont découvert par hasard que des cellules immunitaires déclenchent la repousse de poils et cheveux. Ce qui ouvre la voie à une nouvelle piste de traitement contre la calvitie.

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Personne chauve

Ces travaux pourraient ouvrir la voie à une nouvelle piste de traitement contre la calvitie.

© Nick White / Mood Board/REX/SIPA

En étudiant la cicatrisation, des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco ont découvert... une piste de traitement contre la calvitie ! Un hasard qu'ils racontent dans la revue Cell.

Des cellules immunitaires qui déclenchent la repousse du poil

L'objectif initial des chercheurs : savoir si le mécanisme de cicatrisation de la peau se déroule normalement chez des souris dont on stoppe temporairement l'action des lymphocytes T régulateurs (ou T-regs). Ces cellules du système immunitaire ne sont pas comme les autres : certes, elles participent à la lutte contre les infections par des agresseurs extérieurs (bactéries, virus) mais elles empêchent également que chaque individu déclenche des réactions immunitaires contre ses propres organes. Si leur mécanisme est défectueux, le patient peut souffrir de maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, diabète de type 1...). Pour observer la cicatrisation de la peau, les chercheurs ont rasé par endroits les poils de l'animal. "Nous nous sommes rapidement aperçus que les poils des zones épilées ne repoussent jamais", raconte dans un communiqué de l'Université Michael Rosenblum, dermatologue et co-auteur de l'étude. Avec son équipe, il a donc décidé de s'intéresser à cette bizarrerie.

Petit à petit, et en utilisant des techniques d'imagerie, les chercheurs ont accumulé des preuves de l'implication des T-regs dans la régénération des follicules pileux. Ce sont en fait ces cellules qui déclenchent l'arrivée des nouveaux poils : leur nombre triple et elles sécrètent une protéine, Jag1, qui déclenche l'activité des cellules souches des follicules, et donc permet la régénération des poils. Sans les T-regs, ils ne repoussent pas. "Tout se passe comme si les cellules souches et les T-regs avaient évolué conjointement, si bien que les T-regs ne protègent plus uniquement les cellules souches de l’inflammation, mais prennent aussi part à leur effort de régénération, explique Michael Rosenblum. Maintenant, nous savons que les cellules souches dépendent totalement des T-regs pour savoir quand commencer la régénération."

Traiter l'alopécie en aires

Ces travaux pourraient donc ouvrir la voie à une nouvelle piste de traitement contre l’alopécie en aires (aussi nommée "pelade"), maladie auto-immune qui se manifeste par des pertes de cheveux ou de poils, par petites zones et sur l’ensemble du corps. Ou pourquoi pas servir à traiter plus largement la calvitie. Forts de cette découverte, les chercheurs n'ont pas pour autant laisser tomber l'objectif premier de leurs travaux - le rôle des T-regs dans la cicatrisation : ils ont découvert que, dans la peau, ces cellules servent à laisser passer des bactéries inoffensives, qui seraient en principe attaquées par le système immunitaire. Or elles sont très utiles, puisqu'elles sécrètent des molécules qui aident à la cicatrisation des plaies à l'âge adulte.

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