En réaction à la KyivPride, la haine en plein coeur de Kiev
Depuis le 9 juin, Kiev célèbre la «semaine de la fierté». Mais mardi, des homophobes ont brûlé un drapeau arc-en-ciel et brandi des affiches offensantes.
Mercredi, alors que l'événement KyivPride bat son plein dans la capitale ukrainienne Kiev, des militants homophobes ont été très remarqués. Ils ont brandi des bannières offensantes et brûlé un drapeau arc-en-ciel, pendant que des policiers protégeaient les militants LGBT venus pour assister à la cérémonie d'ouverture.
Sur son compte Twitter, l'organisation de l'événement a partagé une photo des troubles, écrivant : «Cependant la cérémonie s'est déroulée sans problème. La haine n'a pas de prise sur nous». Le message était accompagné d'un drapeau arc-en-ciel, d'un coeur et du hashtag #NoHate, soit #PasDeHaine.
However, the ceremony went well. Hatred has no power over us! ❤ #kyivpride2017 #NoHate https://t.co/Qio4JOPDNU
— KyivPride2017 (@KyivPride2017) June 14, 2017
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KyivPride s'achèvera le 18 juin prochain, dimanche, avec la «marche de l'égalité». Le but de ces quelques jours : mettre en avant «l'inclusion, les droits humains et la solidarité», peut-on lire sur le site officiel. «Des manifestations contre les événements LGBT se sont déroulées dans toutes les grandes villes d'Ukraine, à l'organisation de groupes religieux et d'extrême droite. Sur Internet, des groupes d'extrême droite ont appelé à être violents envers les personnes qui réclament leurs droits», précise l'organisation.
Le mois dernier, l'organisation du concours gay-friendly de l'Eurovision en Ukraine avait permis de mettre en avant les difficultés rencontrées par la communauté LGBT dans le pays. Un arc surplombant le fleuve Dniepr devait être repeint aux couleurs de l'arc-en-ciel, mais le groupe ultra-nationaliste Pravy Sektor et l'Eglise orthodoxe ukrainienne s'y sont vivement opposés : «Kiev n'est pas la capitale européenne des gays», avait déclaré à l'AFP le porte-parole du mouvement politique, Artem Skoropadski. Le père Féodossi avait assuré : «Il y aura des conséquences inévitables pour la nation entière si cette idéologie et ses pêchés sont diffusés partout grâce à un symbole aussi gigantesque». Les travaux avaient été suspendus à mi-parcours, laissant une partie de l'oeuvre inachevée.
Quant à la question du mariage entre personnes du même sexe, le Premier ministre Volodymyr Groïsman avait été très clair fin 2015 : «Que Dieu nous en préserve! Nous ne le soutiendrons jamais».