Ça se passe en Europe : aux Pays-Bas, les Rolling Stones soupçonnés de gruger le fisc
Établie à Amsterdam, une société sujette à caution gérant les droits d’auteur des Rolling Stones interpelle la classe politique.
Par Didier Burg
« Les impôts c’est comme la mort, personne n’y échappe ». La formule à l’emporte-pièce de l’homme d’affaires amstellodamois chargé des intérêts des Rolling Stones, n’a pas fait mouche devant les parlementaires néerlandais. Quarante cinq ans après la création par les géants de la pop de cette société néerlandaise gérant leurs droits d’auteur au niveau mondial à partir d’Amsterdam, les Pays-Bas entendent faire toute la lumière sur cette entreprise opaque à leurs yeux.
Cette mise en cause du groupe légendaire intervient dans le cadre d’une enquête d’une commission parlementaire sur l’évasion fiscale et les montages financiers sujets à caution. Autant d’allégations niées en bloc par le gérant de Promovor lors de son audition à la chambre. « Cette société paie des impôts et n’a pas un rôle de « boîte aux lettres », a-t-il répété à plusieurs reprises.
« Et cette société au nom des Rolling Stones domiciliée dans l’État américain du Delaware réputé pour être un paradis fiscal ?, ont poursuivi intrigués les parlementaires. Réponse lapidaire du dirigeant : « elle était chargée de gérer la tournée et sera bientôt dissoute ».
L’affaire a fait surface avec les révélations étayées du quotidien néerlandais De Volkskrant. Selon ces investigations, sur une période de plus de 30 ans, les quelque 450 millions de dollars de droits d’auteur perçus par les Rolling Stones via Promovor, n’auraient été taxés qu’à hauteur de 1,6%. Depuis 2006, le groupe irlandais U2 recourt lui aussi au dirigeant de cette société pour gérer ses droits d’auteur.