La comparaison est cruelle avec la France, où le taux de chômage pointe toujours à 9,6% au premier trimestre 2017. Au Royaume-Uni, ce taux s'est maintenu à 4,6% à fin avril, son niveau le plus bas depuis 42 ans. L'ONS (Office for National Statistics), qui annonçait mercredi 14 juin ce chiffre, a cependant fait état d'un effritement du pouvoir d'achat des ménages.
Entre février et avril, le pays a ainsi réduit le nombre de ses chômeurs de 145.000 par rapport à la même période un an plus tôt, pour descendre à 1,53 million demandeurs d'emploi. Dans le même temps, le Royaume-Uni comptait environ 31,95 millions de personnes occupant un emploi, soit 372.000 de plus sur un an - hausse qui a bénéficié notamment aux femmes travaillant à plein temps.
Ouvriers, chauffeurs... les "indépendants" représentent 15% des emplois
Parmi les personnes ayant accédé à l'emploi sur cette période, les trois-quarts sont des employés en contrat, tandis qu'un gros quart est apporté par les travailleurs dits indépendants.
Cette catégorie des "indépendants" désigne en fait des personnes qui n'ont pas de contrat de travail à proprement parler mais qui facturent leurs services à des particuliers ou à des entreprises : ouvriers de la construction, charpentiers, chauffeurs de taxi et de VTC, etc. A fin avril, cette catégorie comptait 103.000 travailleurs de plus, pour atteindre 4,80 millions de personnes, soit 15% du total des emplois).
Les hausses de salaires ralentissent, les prix montent
Moins bonne nouvelle, l'ONS a fait état d'un ralentissement de la hausse des salaires, qui n'a atteint que 2,1% primes comprises (1,7% hors primes) lors de période de février à avril en comparaison annuelle, alors qu'elle atteignait encore 2,3% lors des trois mois de janvier à mars.
Comme l'inflation s'est accélérée pendant la même période, au point d'atteindre 2,7% en avril, le pouvoir d'achat des ménages a diminué. Il s'agit d'une mauvaise nouvelle pour l'économie, dont la vigueur depuis la décision des Britanniques de quitter l'UE en juin l'année dernière a été soutenue par de robustes dépenses des ménages.
La consommation des ménages donne des signes de faiblesse depuis le début de l'année et, en conséquence, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a nettement ralenti au premier trimestre, à 0,2% par rapport au quatrième (contre 0,7% au quatrième trimestre). Scott Bowman, analyste chez Capital Economics, voit là une inflexion importante :
"Les salaires réels ont diminué pour la première fois depuis septembre 2014. (...) Et vu que l'inflation a grimpé à 2,9% en mai, la pression sur ces salaires réels s'est intensifiée depuis. Cela va clairement peser sur la consommation des ménages à court terme."
(AFP)