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Législatives : après la défaite historique du PS, Cambadélis démissionne de la tête du parti

VIDÉO - L'ex député, lui-même sévèrement sanctionné lors du premier tour du scrutin, passe la main. Il propose la mise en place d'une «direction collective», en attendant le Congrès d'automne.

Il pouvait difficilement faire autrement. Depuis sa cinglante défaite dès le premier tour des législatives dans la seizième circonscription de Paris, la légitimité de Jean-Christophe Cambadélis était sérieusement menacée à la tête du PS. Après une semaine d'entre-deux-tours de tractations et consultations - il s'est notamment entretenu avec Matthias Fekl et Benoît Hamon, vendredi - l'ex premier secrétaire du PS a annoncé dimanche soir qu'il démissionnait de la direction du parti, après trois ans resté à ce poste. En coulisses, beaucoup de socialistes réclamaient son départ.

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«Ce soir, malgré une abstention alarmante, le triomphe d'Emmanuel Macron est incontestable ; la défaite de la gauche est incontournable ; la déroute du PS est sans appel ; la droite fait face à un véritable échec ; et enfin les populistes de tous bords sont relayés aux marches. Les électeurs ont voulu donner sa chance au président de la République, et ils n'ont laissé aucune chance à ses adversaires. Ce soir, le président la République a tous les pouvoirs, un gouvernement à sa main, et un Parlement aux ordres. Pour autant, le triomphe a un côté artificiel, parce que tous les problèmes du pays ne se règleront pas à coup de baguette magique. Cette imposante majorité ne correspond pas à la réalité économique et sociale du pays. Le pouvoir absolu et concentré en toute verticalité se heurtera à cette contradiction», a d'abord constaté l'ex-patron de Solférino.

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«Il ne s'agit pas d'organiser une retraite mais de permettre une renaissance»

Il s'est ensuite directement adressé au chef de l'État. «Monsieur le président de la République, la France a besoin d'écoute pour affronter ses défis, et de confiance pour faire valoir ses atouts. Elle a donc besoin de dialogue social, d'intelligence collective, des corps intermédiaires, et de ses territoires. Oser la démocratie, voilà ce dont la France a besoin, et ce qui doit occuper la gauche. La gauche doit tout changer, la forme comme le fond, les idées comme son organisation. Elle doit ouvrir un nouveau cycle, repenser les racines du progressisme. Car ses deux piliers - l'État providence et extension des libertés - sont remis en cause. Il faut une nouvelle offre politique à gauche pour contrer à la fois le néolibéralisme et le nationalisme», a-t-il prévenu.

Jean-Christophe Cambadélis a ensuite évoqué son cas personnel. «C'est un immense défi, une tâche de longue haleine. J'y participerai, mais je souhaite le faire en étant libre de ma parole. J'accompagnerai ce combat avec volonté mais je ne le ferai pas en tant que premier secrétaire du PS. Ainsi, une direction collective va se mettre en place dans les plus brefs délais. Elle devra associer à ses travaux des militants, des sympathisants, des forces vives de gauche, et être consultée démocratiquement et de manière régulière. Il ne s'agit pas pour moi d'organiser une retraite mais de permettre une renaissance. Je prends cette décision sans amertume ni colère, conscient de mon devoir et du moment crucial que traverse la gauche. J'assume simplement et tranquillement ma part de responsabilité», a-t-il assuré.

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Les divisions guettent le Parti socialiste

S'adressant à tous ses amis socialistes, il a finalement lancé: «Le brouillard va se dissiper plus vite que vous ne le croyez». «Nous avons perdu une bataille électorale décisive, mais pas la guerre contre les inégalités. Mes chers compatriotes, ne laissez personne vous dire que l'esprit de justice sociale est un obstacle sur le chemin de la prospérité, car c'est le cœur de la France, sa force et sa fierté», a-t-il conclu.

La période qui s'ouvre pour le parti du poing et de la rose s'annonce très difficile. Après l'échec de la présidentielle et des législatives, les divisions risquent d'exploser au grand jour à Solferino. Mardi, un séminaire du bureau national est convoqué toute la matinée pour fixer le calendrier des prochains mois et commencer le travail d'inventaire du quinquennat. Jusqu'ici, frondeurs et légitimistes se renvoient la responsabilité de l'échec du PS. Samedi, un conseil national doit se réunir à la maison de la Chimie (Paris).

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