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Une femme à la présidence de l'Assemblée : cette fois, Macron n'a pas d'excuse
Emmanuel Macron parviendra-t-il cette fois à trouver la perle qu'il cherche ?
Sipa/Marianne

Une femme à la présidence de l'Assemblée : cette fois, Macron n'a pas d'excuse

Eh, Manu : elles !

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Parmi les 224 femmes élues députées aux élections législatives 2017, difficile pour Emmanuel Macron de dire qu'il n'aura pas trouvé les compétences nécessaires pour que soit enfin élue la première femme présidente de l'Assemblée nationale...

L'Assemblée nationale n'a jamais été aussi féminine. Au second tour des élections législatives, ce dimanche 18 juin, quelque 224 femmes ont été élues députées. Dans le nouvel Hémicycle, elles formeront 38,82% des rangs (contre 27% dans la législature précédente), un taux jamais atteint auparavant.

A priori, donc, suffisamment de troupes pour y trouver la perle qu'Emmanuel Macron recherche désespérément. Pour Matignon, déjà, le nouveau président de la République avait déclaré durant sa campagne que son "souhait" était de nommer une Première ministre. Tout en précisant, parce que quand même on n'est pas chez les Femen : "Je ne vais pas choisir un Premier ministre parce que c'est une femme. Je choisirai le Premier ministre le plus compétent, le plus capable possible, avec le souhait et la volonté que ce soit aussi une femme".

Las, Emmanuel Macron n'a jamais pu mettre la main sur cet alliage de féminité et de compétences qui lui aurait permis de nommer la deuxième cheffe de gouvernement de l'histoire de France. Imaginez : le président a carrément dû se rabattre sur Edouard Philippe, le premier chef de gouvernement barbu de la Ve République ! On a même entendu des commentateurs dire que "son souhait" n'avait "pas pu être exaucé" (si si).

Heureusement, la nette majorité acquise avec ces législatives laisse à Emmanuel Macron une seconde chance de voir son vœu, transposé au corps législatif, exaucé : l'élection de la première femme présidente de l'Assemblée nationale. Car oui, en bientôt 60 ans de Ve, la Chambre basse a nommé 23 vice-présidentes mais n'a jamais trouvé le moyen de caser une femme tout en haut du perchoir ! Caramba !

Alors, pour que les talents élues ce dimanche n'échappent cette fois pas au Président, voici une liste (non-exhaustive) de noms de députées qui paraissent pouvoir se montrer "capables" et "compétentes" :

Brigitte Bourguignon, la carte équilibre

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Elue à l'Assemblée depuis 2012, cette Boulonnaise de 58 ans peut se prévaloir d'une expérience parlementaire, même si celle-ci n'est pas longue comme le bras (mais que les visages du renouvellement lui jettent la première pierre !). Socialiste d'origine, elle a fait allégeance à Emmanuel Macron dans l'entre-deux-tours de la présidentielle, ce qui lui a valu exclusion du PS. La nommer permettrait d'envoyer un signal aux Macron-compatibles de la gauche, qui relèvent que la droite a déjà été bien gâtée dans le gouvernement.

Barbara Pompili, la carte charisme

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Egalement arrivée au Palais Bourbon en 2012, cette autre Pas-de-Calaisienne peut se targuer d'avoir, en plus, porté la casquette de vice-présidente de feu le groupe écologiste. Ajoutez à cela son expérience du gouvernement, puisqu'elle a été nommée secrétaire d'Etat à la biodiversité en 2016. Or, qu'est-ce que présider l'Assemblée si ce n'est soigner différentes espèces vivant dans un écosystème particulier... Comme Brigitte Bourguignon, la nomination de cette députée de 42 ans enverrait un signal à la gauche, avec un visage mieux connu de ses collègues et du grand public (mais moins "nouveau" aussi, du coup).

Laure de La Raudière, la carte prise de droite (encore)

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Avec NKM, Laure de la Raudière figurait sur la short-list des députées LR pressenties pour le poste. Soutien de Bruno Le Maire pendant la primaire de la droite, elle est donc parfaitement Macron-compatible. Quant à l'expérience, la députée de 52 ans peut se prévaloir de deux mandats à son actif puisqu'elle est élue d'Eure-et-Loir depuis 2007. En revanche, elle est du même bord que le Premier ministre : sa nomination ne ferait donc guère mentir François Mitterrand, qui aimait à dire que le centre n'est "ni de gauche, ni de gauche"...

George Pau-Langevin, la carte expérience

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Retour dans les rangs du PS avec le poids lourds politique de cette liste. Députée de Paris depuis 2007, George-Pau Langevin a également été ministre durant tout le quinquennat Hollande, à la Réussite éducative d'abord puis aux Outre-mer. C'est un point de moins pour le renouvellement mais deux de plus pour l'expérience. Et la nomination de cette Guadeloupéenne de 68 ans serait un double message, envoyé aux femmes mais aussi aux Dom Tom, où Emmanuel Macron s'est plutôt fait remarquer jusqu'ici par sa maladresse...

Laetitia Avia, la carte jeune

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Si Emmanuel Macron veut parachever son coup de pied dans la fourmilière politique, le profil de cette néo-députée peut faire le job. Issue de la société civile comme la doxa macronienne le préconise, cette jeune femme de 31 ans a grandi en Seine-Saint-Denis, a fait Sciences Po et est devenue avocate en droit des affaires. Spécialiste des fusion-acquisitions, sa page Wikipédia est vide mais son profil LinkedIn à jour. Un vrai plus en Macronie.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne