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Ce que l’on sait de l’homme qui a attaqué des gendarmes sur les Champs-Elysées

L’assaillant est un Français de 31 ans. Lourdement armé et titulaire d’un permis de port d’arme, il est mort lundi dans l’incendie de son véhicule.

Le Monde avec AFP

Publié le 20 juin 2017 à 01h38, modifié le 20 juin 2017 à 21h12

Temps de Lecture 3 min.

Dans l’après-midi du lundi 19 juin, un homme a foncé sur un véhicule de gendarmes mobiles sur les Champs-Elysées, dans le 8arrondissement de Paris. L’attaque n’a fait ni mort ni blessé. Seul l’assaillant est mort dans l’incendie de son véhicule. Une enquête a été confiée à la section antiterroriste de la police judiciaire parisienne et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) par le parquet de Paris.

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  • Ce qu’il s’est passé

Les faits se sont déroulés vers 15 h 45, à proximité du square Marigny. Aucune personne n’a été blessée parmi les gendarmes ou les passants. La voiture, une Renault Mégane blanche, s’est embrasée lors de la collision avec le fourgon des gendarmes mobiles qui roulaient en convoi sur la grande artère très fréquentée.

A la suite du choc, une épaisse fumée orange – dont l’origine n’est pas encore déterminée – se dégageait de l’habitacle de la berline. Son conducteur en a été extrait. Des bonbonnes de gaz, des armes de poing, une kalachnikov et de l’explosif ont été retrouvés dans la voiture. Les enquêteurs ont également mis la main sur un ordinateur et deux téléphones portables, qui sont en cours d’exploitation.

Une opération de déminage a d’abord été menée sur les lieux des faits avant que les secours ne prennent en charge l’homme grièvement blessé. Brûlé au dos, ce dernier est mort quelques instants plus tard. Son autopsie et les constatations de la police scientifique devront déterminer l’origine de l’incendie et de son décès.

Sur les Champs-Elysées, un lourd dispositif policier et militaire a été déployé et la circulation coupée pendant quelque temps.

  • Qui est l’assaillant ?

L’assaillant a rapidement été identifié grâce aux papiers retrouvés dans son véhicule comme étant Adam Djaziri, un Français de 31 ans originaire d’Ile-de-France. Des sources concordantes ont rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) que celui-ci est issu d’une famille salafiste.

Il n’avait jamais été condamné mais était fiché « S » (pour « sûreté de l’Etat ») depuis 2015 pour son appartenance à la « mouvance islamiste radicale ». Adam Djaziri est soupçonné de s’être rendu en Turquie avec femme et enfants en 2015, a précisé au Monde une source proche de l’enquête.

Selon son père, il « avait une arme qui était déclarée, il s’entraînait au tir ». Une source proche du dossier a confirmé que l’individu bénéficiait d’un permis. Celui-ci, délivré en 2012, avait été renouvelé en 2017.

Lundi, en fin d’après-midi, une perquisition s’est déroulée au domicile familial du terroriste, au Plessis-Pâté (Essonne). Quatre membres de son entourage ont été placés en garde à vue dans la nuit : son père, son frère, sa belle-sœur et son ex-épouse. Mardi, on apprenait de source proche du dossier qu’un stock d’armes avait été retrouvé au domicile de l’assaillant.

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Adam Djaziri détenait neuf armes connues des autorités, dont trois de catégorie B, soumises à autorisation – des pistolets Sig-Sauer 9 mm et Glock 9 mm ainsi qu’un fusil de type kalachnikov –, a précisé cette source, confirmant une information de BFM-TV. Les six autres armes, de catégorie C, étaient soumises à déclaration. Le stock saisi « est en cours d’inventaire », a rapporté la source, sans pouvoir préciser s’il s’agit en totalité ou en partie de cet arsenal connu.

La famille du terroriste était installée dans cette commune semi-rurale depuis une trentaine d’années. « On pouvait voir en les croisant dans la rue qu’ils avaient une pratique religieuse très rigoureuse », a déclaré à l’AFP le maire PS du Plessis-Pâté, Sylvain Tanguy. L’édile parle d’une « famille très discrète, qui ne sortait pas beaucoup et n’a jamais fait parler d’elle. C’est la stupeur. » D’autant qu’il n’avait « pas eu de remontée d’informations » sur le profil du jeune homme.

  • Le contexte de l’attaque

Si le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a dénoncé une « tentative d’attentat », l’agression n’a pas été revendiquée à ce stade. Avec la bonbonne de gaz et l’arsenal trouvés, il y avait de quoi « éventuellement faire sauter cette voiture », a ajouté M. Collomb. Et le mode opératoire et ce type de cible sont préconisés par les djihadistes.

Cette nouvelle attaque dans un pays qui vit sous le régime exceptionnel de l’état d’urgence depuis les attentats de novembre 2015 survient deux jours avant la présentation en conseil des ministres d’une nouvelle loi antiterroriste. Depuis janvier 2015, la France est visée par une vague d’attentats qui a fait au total 239 morts.

Trois jours avant le premier tour de la présidentielle, les Champs-Elysées avaient déjà été le théâtre d’un attentat lorsque Karim Cheurfi avait assassiné un policier, Xavier Jugelé, et blessé deux autres. Une attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI). Le 6 juin, Farid Ikken a attaqué un membre d’une patrouille de police sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, un autre lieu emblématique de Paris, en se revendiquant « soldat du califat ».

Le Monde avec AFP

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