JUSTICE L'ex-ministre Claude Guéant se fait confisquer maison et appartement

Le Dauphiné Libéré - 20 juin 2017 à 11:10 | mis à jour le 20 juin 2017 à 11:17 - Temps de lecture :
L'ex-ministre de l'Intérieur est visé par une enquête, depuis deux ans, sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Photo AFP
L'ex-ministre de l'Intérieur est visé par une enquête, depuis deux ans, sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Photo AFP

Deux ans après sa mise en examen, les biens immobiliers de l'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy Claude Guéant ont été confisqués par la justice, dans le cadre de l'enquête sur le financement de la campagne présidentielle de 2007, selon Le Parisien.

Il peut toujours y vivre

L'ancien ministre peut continuer à habiter ses deux logements, mais il est désormais dans l'incapacité de les vendre, par exemple.

C'est la conséquence d'une ordonnance prise par deux juges d'instruction, Serge Tournaire et René Grouman, le 12 juin. Les deux magistrats ont ordonné la confiscation de l'appartement parisien de 90 m2 carrés situé dans le XVIe arrondissement, tout comme celle de la résidence secondaire de l'ancien ministre de l'Intérieur, une maison située dans le Maine-et-Loire.

Enquête sur le financement de la campagne de 2007

Cette décision arrive dans l'enquête sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Il y a deux ans, Claude Guéant a été mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale en bande organisée" et "usage de faux".

La justice lui demande de s'expliquer sur la provenance d'un virement de 500 000 euros, arrivé de Malaisie en mars 2008 et repéré sur ses relevés bancaires par les policiers lors d'une perquisition à son domicile. L'ancien secrétaire général de l'Élysée soutient qu'il provient de la vente de deux tableaux d'un peintre flamand.

Un montage frauduleux suspecté

Mais les enquêteurs suspectent un montage financier pour permettre l'achat d'un appartement parisien.

L'avocat de Claude Guéant, Philippe Bouchez El Ghozi, dénonce, lui, une décision tardive: "On peut s'étonner que de telles mesures conservatoires soient prises plusieurs années après le début de l'instruction et alors que rien de nouveau ne justifie celles-ci. Certains pourraient légitimement considérer que ces mesures constituent, en réalité, une forme désespérée de pression et de sanction en dehors de tout jugement dans un dossier qui patine complètement", a-t-il expliqué au Parisien.