Depuis 20 ans, ce Robinson Crusoé vit loin de la civilisation

En 1997, après avoir fait faillite à cause du krach boursier dix ans plus tôt, David Glasheen décide de tout quitter et d’aller s’installer sur une île déserte, Restoration Island. Depuis 20 ans, ce Britannique vit seul. Dans le «Mirror», il raconte son histoire. C’est en mai 1987 que l’ancien magnat de l’immobilier perd sa fortune estimée à 28,4 millions de dollars. Au cours de toutes ces années, il n’a eu pour unique compagnie que deux chiens, Quassi, malheureusement tué en 2015 par un serpent, et désormais Polly, avec qui il partage son temps.

Régulièrement, l’homme de 73 ans est menacé d’expulsion par les autorités australiennes . Au départ, il avait signé un bail de 43 ans avec l’Etat australien afin de vivre légalement sur cette île. En contre-partie, l'homme devait développer les infrastructures touristiques des 1,53 hectares des lieux, ainsi que le secteur de la pêche, le tout pour une valeur approximative de 200 000 dollars australiens. Mais ces dernières années, malgré les projets de création d’hôtel promis par l’habitant solitaire, la justice n’a cessé de le mettre en garde en vue d’une prochaine expulsion. «Je veux mourir ici, où irais-je sinon ? C’est mon paradis sur Terre», affirme dans le «Mirror » David Glasheen. Il assure que s’il est un jour forcé à quitter les lieux, il installerait sa «chambre» dans la mer, sur les restes d’un vieux bateau de croisière, de façon à ne pas être «officiellement sur l’île».

"Si vous vous attirez des ennuis, vous êtes mort"

L’aventurier dispose de toutes les ressources nécessaires. Il n’a qu’un accès limité à l’électricité grâce à des panneaux solaires, mais parvient à subvenir à tous ses besoins. Il profite même d’une connexion Internet qui lui permet de suivre les informations et de regarder les vidéos sur Youtube de son émission préférée, «Britain's Got Talent». Une fois par an, David se rend à Cairns pour faire ses courses, acheter de l’huile, du riz et des friandises. Pour le reste, il se nourrit de poissons et de crabes.

«Quand je suis arrivé ici, j’étais malade à cause de l’argent – l’argent est ce qui détruit les gens - et mon mariage s’est brisé, se souvient-il. Ce que je préfère ici, c’est le fait d’être en paix et de profiter de la nature, c’est un endroit magnifique dans une partie oubliée du pays». S’il confie adorer vivre là, il reconnaît cependant que les conversations avec les autres lui manquent, «tout comme le contact physique avec d’autres gens». Il avoue aussi que la nature peut se montrer hostile : «Les éléments et la vie sauvage sont dangereux, si vous vous attirez des ennuis, vous êtes mort». Une fois, le septuagénaire a dû être conduit en urgences à l’hôpital après avoir été mordu par une araignée. Mais l’homme est philosophe : «Ici, il y a des serpents, des araignées, des crocodiles, mais c’est plus sûr ici que dans de nombreuses parties du monde où il y a des attaques terroristes».