Le PS ne veut pas soutenir le gouvernement d'Edouard Philippe
Le Bureau national du Parti socialiste a décidé mardi que le groupe PS ne devait pas voter la confiance à Edouard Philippe.
C'était le premier bureau national du Parti socialiste depuis la déroute du parti aux législatives. D'environ 290 députés en 2012, le PS est passé à 30 députés, le pire score de son histoire. Après la soupe à la grimace, le PS devait se prononcer sur le vote de la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe début juillet. Le bureau national de la direction du PS a donc décidé de proposer samedi au Conseil national, le parlement du parti, de ne pas accorder la confiance au gouvernement Philippe. "Ce qui ressort c'est que le Parti socialiste dans les conditions actuelles ne pourra pas accorder sa confiance au gouvernement, puisqu'il est clairement un parti d'opposition à la politique menée par Emmanuel Macron. Nous souhaitons, j'ai l'impression assez largement, que le vote du Conseil national de samedi puisse le dire clairement et unanimement", a déclaré l'ancien député Sébastien Denaja en sortant de Solférino.
La formulation proposée par la direction pourrait laisser la porte ouverte à un vote d'abstention des députés. "Il sera proposé que le fait de ne pas participer à la majorité présidentielle se traduise par le non-vote de la confiance", a expliqué l'ex-député Jérôme Guedj. "Il serait bien que le débat de samedi dise qu'on vote contre", a précisé l'ancien frondeur.
"Donner sa confiance a priori à un gouvernement dont on ne sait rien, c'est difficile"
Environ quatre-vingts personnes ont participé à ce BN qui a duré plus de quatre heures. Parmi eux, quelques rares anciens ministres de François Hollande comme François Rebsamen, Kader Arif ou François Lamy, mais la plupart n'étaient pas présents à l'instar de Stéphane Le Foll ou Najat Vallaud-Belkacem.
Les députés PS doivent également débattre mardi après-midi de la question de la confiance à Edouard Philippe. "Donner sa confiance a priori à un gouvernement dont on ne sait rien, c'est difficile. Et de fait nous n'appartenons pas à la majorité. On a perdu beaucoup des nôtres à cause de la République en marche... On n'est pas obligé d'avoir le syndrome de Stockholm!", ironisait lundi un député rescapé, interrogé par l'AFP. Le groupe, dont Olivier Faure briguera à nouveau la présidence, pourrait s'accorder majoritairement sur une position d'"abstention vigilante".
Avant le début du bureau national, les représentants de l'aile gauche du parti, Laurent Baumel, Emmanuel Maurel, François Kalfon, Guillaume Balas, Gérard Filoche, Jérôme Guedj, ont tour à tour à tour plaidé pour voter contre la confiance à Emmanuel Macron. C'est également la position qu'a de nouveau exprimée le nouveau député Luc Carvounas, ancien lieutenant de Manuel Valls. "Je veux être une voix forte aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Qui a deux maisons perd la raison. Je sais pourquoi j'ai un mandat, et je ne vais pas commencer à m'inventer des histoires sur le 'et en même temps'. 'Je vote la confiance et en même temps je suis contre ça et ça', c'est inaudible. Moi je suis un député d'opposition et je ne voterai pas la confiance".
(avec AFP)
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