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15 héroïnes de la French Tech

La deuxième édition de Viva Technology, qui se tient jusqu'à demain à Paris, porte de Versailles, confirme l'importance de l'événement coorganisé par Publicis et «Les Échos» sur la carte mondiale de la tech. Cette année, les participants pourront écouter 400 intervenants prestigieux, découvrir plus de 100 innovations, s'adonner aux joies du code... et clamer avec «Les Échos Week-End»: #womenrock.

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Publié le 16 juin 2017 à 01:01

«Êtes-vous prêts à accueillir des femmes à la table? Si oui, alors faites de la place!» a lancé la semaine dernière Michelle Obama aux participants à la conférence annuelle des développeurs d'Apple, le WWDC, où il a beaucoup été question de sexisme dans la Silicon Valley. De fait, les statistiques ne sont pas encourageantes: 16% seulement de femmes à des postes estampillés «tech» chez Facebook, 17% chez Intel, 23% chez Apple... La presse américaine se fait régulièrement l'écho d'un climat de travail qui n'est guère propice à la mixité, pour ne rien dire de la parité, dans la tech américaine. VivaTech, à rebours de la tendance, met cette année en avant quelque 40% d'intervenants femmes. En appui, la rédaction des Échos Week-End a souhaité rendre hommage à 15 Françaises particulièrement actives, talentueuses et inventives. Start-upeuses, chercheuses, «capital-risqueuses», elles portent haut les couleurs de l'innovation hexagonale.

Cécile Schmollgruber Adoubée par James Cameron

PDG de Stereolabs

Âge: 32 ans

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Modèle: Marie Curie

C'est en 2012, dans les allées du NAB Show de Las Vegas - le salon dédié à la vidéo et aux moyens de tournage - que sa carrière s'est envolée, à la faveur d'une rencontre avec les équipes de James Cameron. Cécile Schmollgruber présentait la technologie 3D de Stereolabs, cofondé en 2008 avec deux camarades de l'Institut d'optique de Saclay, et notamment l'algorithme permettant de corriger les images en temps réel pour plus de confort visuel. Bingo: Avatar 2 sera tourné avec ses logiciels! Depuis San Francisco, où elle est désormais installée, la jeune patronne explique que «Stereolabs a développé une technologie innovante capable de reproduire par ordinateur la manière dont nous, humains, voyons et comprenons le monde autour de nous. Cette technologie a été embarquée dans une caméra 3D appelée ZED qui permet à tout robot et tout objet de comprendre le monde qui l'entoure»; elle peut donc être utilisée pour les drones, les voitures autonomes ou certains objets connectés. Munie d'un double diplôme de l'Essec et de Dartmouth, cette entrepreneuse multiprimée a suivi un stage à Harvard sur «les femmes et le leadership» pour mieux répondre au sexisme dans la tech. Son conseil aux femmes: «Cesser de toujours s'excuser», comme elle le confiait récemment au Figaro Magazine.

Rania Belkahia Le potentiel de l'Afrique

PDG d'Afrimarket

Âge: 28 ans

Modèle: Xavier Niel (Iliad, Free)

Dans la famille Belkahia, les femmes aiment la tech: elles sont «ingénieures» de mère en filles. Après le lycée français de Casablanca, Rania enchaîne Télécom ParisTech et HEC Entrepreneurs. Avant même d'avoir son diplôme en poche, cette jeune Marocaine confonde en 2013 une plate-forme de transfert d'argent vers l'Afrique francophone. Pour se démarquer des mastodontes du secteur comme Western Union, elle propose un nouveau modèle: le «cash to goods». En lieu et place des billets, la famille restée au pays reçoit des bons d'achat. Transférés par téléphone, ils sont à échanger contre des produits choisis par l'émetteur auprès d'un réseau partenaire de commerçants locaux équipés d'un terminal. Grâce à deux levées de fonds auxquelles souscrivent de «gros poissons» comme Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon et Orange, Afrimarket croît très vite, du Sénégal au Cameroun en passant par la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Togo et le Mali. Il y a un peu plus d'un an, Rania décide d'ouvrir sa plate-forme à l'e-commerce en ciblant cette fois la classe moyenne locale. Objectif: devenir l'Amazon africain. Pour assurer cette diversification, elle a bouclé il y a quelques mois un nouveau tour de table de 10 millions d'euros.

Natacha Quester-Séméon L'évangéliste du Web féministe

PDG de l'agence youARhere, cofondatrice du réseau Girl Power 3.0

Âge: 39 ans

Modèle: Richard Branson (Virgin)

Onze ans après avoir fondé le premier clubde femmes innovatrices dans le secteur du numérique, Girl Power 3.0, Natacha Quester-Séméon est devenue une véritable évangéliste de la cause des femmes dans la tech. Blogueuse pionnière et coach numérique, elle a lancé le mouvement en faveur de la mixité #JamaisSansElles qui revendique 120 signataires, 35 millions de «personnes touchées» et une quinzaine d'événements labellisés en France. Avec son frère Sacha, webdesigner et musicien, elle a aussi fondé l'agence youARhere, spécialisée dans la création de projets innovants et d'applications mobiles dans le domaine de la culture, du tourisme et du divertissement. Dans le cadre de la campagne présidentielle de 2017, Natacha Quester-Séméon a élaboré une charte soumise aux candidats, afin qu'ils s'engagent à promouvoir la mixité à tous les niveaux de la sphère publique. Ils étaient notamment invités à confier à des femmes des «ministères régaliens» - c'est chose faite.

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Philippine Dolbeau La surdouée du porte-clefs connecté

Fondatrice de New School

Âge: 17 ans

Modèle: Clara Gaymard (Raise, Women's Forum)

À 17 ans, elle peut se targuer d'avoir déjà rencontré le PDG d'Apple, Tim Cook, à Paris, pour lui présenter son porte-clefs connecté New School. Marquée par sa professeure d'économie, Bénédicte Nuttens, cette lycéenne des Yvelines a monté son projet d'entreprise à 16 ans, pour faciliter le système d'appel en classe. Chaque élève est équipé d'un porte-clefs à puce qui signale sa présence sur la tablette électronique de l'enseignant. En cas d'absence, le «mouchard électronique» adresse automatiquement un SMS ou un courriel aux parents pour les prévenir. L'objectif est de «faire gagner du temps aux enseignants et à l'administration scolaire». Aujourd'hui, quelque 28 heures «utiles» d'enseignement sont perdues chaque année à remplir le cahier d'appel traditionnel. Un an plus tard, Philippine Dolbeau a confondé l'entreprise New School en levant 60800 euros sur KissKissBankBank. Huit mois après avoir remporté le concours des «Hype Awards» organisé par DigiSchool en mai 2015, elle a été repérée par Apple, et l'académie de Versailles a proposé de tester l'outil dans certaines classes.

Marie-Noëlle Jégo-Laveissière L'Apôtre de l'innovation

Directrice exécutive innovation, marketing et technologies d'Orange

Âge: 49 ans

Modèle: Claudie Haigneré (spationaute)

Scientifique de formation (Mines, Ulm), Marie-Noëlle Jégo-Laveissière a toujours évolué dans des milieux où les femmes n'étaient pas majoritaires. «J'ai eu beaucoup de chance, ma famille trouvait normal que je me passionne pour les maths et la physique et ma professeure de maths de prépa, une personnalité hors du commun pour laquelle rien n'était impossible, m'a vivement poussée à m'accrocher.» Être une femme n'a jamais été un frein à ses ambitions ni à ses différentes missions dans le groupe Orange, dont elle accompagne la transformation numérique depuis plus de vingt ans. «Mais tout le monde n'a pas cette chance, alors que la diversité est majeure pour penser les services de demain et être une entreprise forte: 50% de nos clients sont des femmes», rappelle ce membre du comex. Promouvoir les femmes à tous les échelons est devenu un véritable combat pour celle qui a créé avec Delphine Ernotte - aujourd'hui patronne de France Télévisions - le réseau interne de mentoring Innov'Elles (3250 membres). À son initiative, Orange a été également la première entreprise à sponsoriser le concours d'innovation au quotidien pour collégiens Science Factor, où les chefs de projet sont systématiquement des filles.

Florence Lambert La championne de l'énergie propre

Directrice du CEA-Liten

Âge: 46 ans

Modèle: Jean Therme (CEA)

Première thésarde française sur le thème du stockage de l'énergie solaire, Florence Lambert n'a jamais quitté les énergies renouvelables depuis. Poussée par l'éminent Jean Therme, l'ex-patron de la recherche technologique du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), cette jeune femme d'origine modeste commence par approfondir le sujet au centre de recherche de Cadarache avant de monter à Chambéry la première plate-forme de stockage solaire. Ces activités lui ont valu en 2008 le prix allemand EON: «Une belle reconnaissance venant du pays champion des énergies renouvelables», explique cette jeune quadra. Elle revient ensuite à Grenoble pour créer la direction transports du CEA, puis prendre en 2009 celle du CEA-Liten, le troisième laboratoire mondial des énergies et des transports propres. Confirmée cette année pour un deuxième mandat à la tête de 1000 chercheurs, cette scientifique a à coeur de faire fructifier l'héritage, notamment sur le front de la mobilité à l'hydrogène: «Avec 700 véhicules en circulation et 50 stations de carburant en 2020, la France sera numéro 1 en Europe.» Dans ce monde très masculin, cette brune énergique n'a jamais gommé sa féminité. «Avec l'expérience, c'est même devenu un atout», souligne-t-elle. Son mode de management: la mixité d'âge et de compétences, autrement dit la transversalité plus que la parité.

Marie Ekeland Le capital-risque en toute humilité

Cofondatrice du fonds Daphni

Âge: 41 ans

Modèle: son mari, anesthésiste

Dans son ouvrage On m'avait dit que c'était impossible, Jean-Baptiste Rudelle souligne l'apport de Marie Ekeland «dans le cénacle feutré du capital-risque français»:«Elle se distingue de ses collègues masculins par une capacité de travail hors du commun et un ego limité, une qualité peu répandue dans ce métier et qui la rend particulièrement efficace dans les négociations difficiles.» Le fondateur de Criteo sait combien il doit à cette quadra au look juvénile et aux manières simples, l'une des premières à avoir cru dans le futur numéro 1 mondial du reciblage publicitaire au sein d'Elaia Partners. Cette codeuse employée par JP Morgan dans les salles de marché s'est reconvertie dans le capital-risque en 2000, soutenant notamment Parrot et Showroomprivé.com. Aujourd'hui à la tête du fonds Daphni, qu'elle a cofondé avec quatre hommes, elle entend moderniser le métier en y injectant du «crowd equity»: les investisseurs membres de la communauté aident à repérer les start-up prometteuses à financer. La cofondatrice de France Digitale n'a pas pu s'inspirer d'une femme dans un métier aussi masculin mais n'en a pas souffert. «C'est une force, a-t-elle déclaré à La Tribune:je peux définir moi-même ce qu'est une femme investisseure et cela me procure une liberté hallucinante.» En revanche, elle est très impressionnée par les responsabilités qu'assume son mari, anesthésiste en pédiatrie. « Me comparer à lui me permet de mieux apprécier ma propre prise de risque. »

Frédérique Grigolato La porte-parole des consommateurs

PDG de Clic and Walk

Âge: 45 ans

Modèle: sa grand-mère maternelle, Jeanine

C'est à 40 ans, après dix-huit ans dans la grande distribution où elle peinait à obtenir un poste à sa mesure, que Frédérique Grigolato lance sa start-up Clic and Walk en 2012. Un outil qui permet aux grandes marques de cerner la perception de leur communication ou les usages effectifs de leurs produits «dans la vraie vie». Les enquêteurs sont les consommateurs eux-mêmes, missionnés pour donner leur avis en quelques minutes depuis leur magasin ou de chez eux, via l'application développée par Frédérique Grigolato et son équipe. Désignée par l'Unesco en 2014 comme l'une des dix entreprises les plus innovantes de l'année, Clic and Walk collecte et agrège ces données au profit de ses clients, dont Renault, Hyundai, Franprix, Kiabi ou encore Google. «Présente en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie et en Espagne, la communauté des 450000 ClicWalkers cherche à présent à s'élargir au Benelux et en Europe du Nord puis vers l'Est», explique sa fondatrice, à l'énergie contagieuse. Parmi les femmes qui l'ont inspirée, elle cite d'abord sa grand-mère maternelle, qui l'a élevée. Frédérique Grigolato admire également les sportives de haut niveau, «de vrais exemples de ténacité et de passion».

Karen Aiach Du consulting à la thérapie génique

PDG de Lysogene

Âge: 44 ans

Modèle: Rafaèle Tordjman (Sofinnova)

Quelques semaines à peine après la naissance de son aînée, en 2005, la vie de Karen Aiach bascule vers la biotech. Le diagnostic vient de tomber: sa fille souffre du syndrome de Sanfilippo de type A, maladie dégénérative du cerveau, mortelle, sans traitement. Mais Karen Aiach ne connaît pas le mot «impossible». Elle quitte ses activités de conseil auprès des banques pour mobiliser la recherche. Avec son conjoint, elle épluche toute la littérature sur le sujet, rencontre des scientifiques, et monte une association pour financer une thérapie génique, avec le soutien du professeur Olivier Danos, qui confonde avec elle, en 2009, la start-up Lysogene. Sans bagage médical, cette diplômée de l'Essec passée par Arthur Andersen dit avoir gagné sa crédibilité par «une capacité à lever des fonds, à organiser un projet complexe et à discuter avec des avocats et des financiers, des compétences indispensables pour développer un programme de recherche». Lysogene compte aujourd'hui des investisseurs de poids avec Sofinnova, Bpifrance et le danois Novo. Après un essai réussi, Lysogene prévoit de déposer en 2018 en Europe et aux États-Unis le dossier d'enregistrement de son premier produit, pour une commercialisation en 2020.

Virginie Simon L'information scientifique pour tous

PDG de MyScienceWork

Âge: 34 ans

Modèle: Claudie Haigneré (spationaute)

Ingénieure en biotechnologie, mastère en génétique, doctorat en nanotechnologies, licence en philosophie: son parcours éclectique a inspiré Virginie Simon pour lancer MyScienceWork, la première plate-forme transdisciplinaire d'accès aux publications scientifiques universitaires et d'échange entre chercheurs. L'idée lui est venue durant sa thèse consacrée aux nanotechnologies contre le cancer. Jonglant avec la biologie, la chimie et la physique, elle se heurte au cloisonnement de l'information. Et décide d'y remédier avec un service ad hoc. C'est au Luxembourg qu'elle trouve les moyens, en 2012, de concrétiser son projet. En 2014, elle part s'installer dans la Silicon Valley, avec son associé et mari Tristan Davaille, et cinq de ses employés. La plate-forme recense aujourd'hui près de 60 millions d'articles scientifiques dans 30 disciplines, et indexe plus de 40000 journaux. L'accès à ces informations est gratuit. Le modèle économique est fondé notamment sur la vente d'analyse de données pour des clients universités ou laboratoires. Virginie Simon, qui a levé en tout 5 millions d'euros, vise la rentabilité en 2018.

Marjolaine Grondin

Cofondatrice de Jam

Âge: 27 ans

Modèle: Céline Lazorthes (Leetchi)

Sur LinkedIn, Marjolaine Grondin se définit comme CEO - pour Chief Emoji Officer! - de Jam. Très accessible et décontractée, elle incarne la nouvelle vague des entrepreneurs de la French Tech. Après HEC et Sciences Po, elle part à l'université de Berkeley, où germe l'idée de sa start-up. «J'ai surtout appris à apprendre durant ces années à l'école, admet-elle. J'ai eu envie de me lancer dans un projet car j'avais le syndrome de l'imposteur, je n'étais experte en rien. Je suis passée à l'action et ça m'a apaisé.» Jam, c'est un chatbot intégré aux messageries des réseaux sociaux pour recommander des idées de sortie à ses utilisateurs. Sa principale cible? Facebook, qui l'a d'ailleurs sélectionnée en avril dernier pour participer à F8, la grand-messe des développeurs où Mark Zuckerberg fait ses grandes annonces. Une invitation qui a boosté le trafic de Jam: «Ça nous a fait gagner en légitimité, mais nous devons maintenant transformer l'essai en opportunités.» Pour cela, elle met les mains dans le moteur, apprend à coder, «non pas pour faire, mais pour comprendre», précise-t-elle.

Roxanne Varza Au centre de l'écosystème

Directrice de Station F

Âge: 32 ans

Modèle: Xavier Niel (Iliad, Free)

En quelques années, Roxanne Varza a su se rendre indispensable dans la French Tech. Celle qui est pourtant toujours en attente de sa nationalité française (elle est Irano-Américaine) a déjà un CV très étoffé: figure de l'influent site d'informations TechCrunch en France, directrice de l'accélérateur de Microsoft dans l'Hexagone, elle a participé au lancement de l'association StartHer (ex-Girls in Tech), qui promeut la place des femmes dans la tech... Son nouveau défi: coordonner Station F, le «plus grand incubateur au monde», qui doit accueillir à partir de cet été un millier de start-up. Avant même de travailler aux côtés de Xavier Niel, qui a investi 250 millions d'euros dans ce projet, Roxanne Varza avait pour modèle le patron d'Iliad (maison mère de Free). «J'adorais ses projets hyperambitieux, qui cassent les codes et donnent un énorme coup de boost à notre écosystème», témoigne-t-elle. Côté femmes, ses sources d'inspiration sont multiples. Elle les puise parmi celles qui l'entourent. «Comment ne pas être impressionnée par Joséphine Goube (TechFugees), Claude Terosier (Magic Makers), Rania Belkahia (Afrimarket), Pauline Laigneau (Gemmyo), Bénédicte de Raphélis Soissan (Clustree), Louisa Mesnard (Citron)... et je peux encore continuer à citer des noms pendant des heures!» Souvent mise en avant, elle se bat pour que l'on parle davantage des autres.

Christelle Plissonneau Un jeu pour apprendre à coder

PDG d'Early Birds Studio

Âge: 26 ans

Modèle: Roxanne Varza (Station F)

Son passage par Epitech - une école d'informatique - a marqué Christelle Plissonneau à double titre. D'abord parce que la voici aujourd'hui PDG d'Early Birds Studio, dont le produit phare est un jeu vidéo ludo-éducatif sur PC et Mac, Play'n'Code, qui vise à apprendre aux 8-12 ans à coder. Une start-up créée avec deux anciens camarades de promo dans la continuité d'un projet d'entreprise élaboré à l'école. Ensuite parce que, femme, elle a dû batailler tôt dans cet univers des technologies numériques découvert - «un coup de coeur» - en BTS comptabilité. «On a bien tenté de me dissuader, moi l'introvertie, mais je suis aussi une fonceuse!» raconte-t-elle. La première année à l'Epitech Kremlin-Bicêtre - «une école de mecs qui ne compte que 4% de filles» - a été dure. «Si, pris individuellement, les garçons étaient sympas, le syndrome masculin de masse, lié à une forme d'immaturité, dominait. Ils voulaient absolument nous «aider», nous les filles, et si on réussissait il fallait prouver qu'on n'avait pas couché! Cela s'estompe en troisième et quatrième années.» Avec une amie, elle créera E-mma, une association mixte destinée à faire avancer la parité, qui, c'est sa fierté, a essaimé dans douze autres Epitech. «Aujourd'hui, dans le monde que je côtoie, je ne retrouve pas vraiment ce problème de surprotection masculine. Il y a plus de profils technos féminins et on part tous et toutes sur la même ligne», constate la jeune femme, qui cite volontiers Roxanne Varza, Fleur Pellerin ou Marine Aubin (Girlz in Web) comme inspiratrices.

Fidji Simo Carrière express chez Facebook

Vice-présidente produits chez Facebook

Âge: 31 ans

Modèle: Sheryl Sandberg (Facebook)

Avec ses talons aiguilles et ses imposants bijoux, elle détonne dans le groupe très masculin des ingénieurs en sweat-shirt à capuche de Menlo Park, au siège californien futuriste de Facebook. Cette fille et petite-fille de pêcheurs espagnols, qui a grandi à Sète, a largement gagné sa place à leurs côtés, à l'issue d'une carrière express. Recrutée en 2013 suite à une candidature spontanée postée sur le site Web de Facebook, cette trentenaire au rire tonitruant qui a fait ses classes chez eBay, près de San Francisco, a gravi un à un tous les échelons pour diriger deux des pôles qui comptent au sein du réseau social: les vidéos et les médias. Elle a été promue vice-présidente chargée des produits il y a quelques mois. Il faut dire que l'ex-HEC a toute la confiance des numéros 1 Mark Zuckerberg et 2 Sheryl Sandberg. Elle partage d'ailleurs les positions féministes de l'auteur de Lean In, soutenant notamment que «montrer sa vulnérabilité peut renforcer la capacité à diriger».

Isabelle de Cremoux Madame financement

Présidente du directoire, directrice du département Sciences de la vie du fonds Seventure

Âge: 48 ans

Modèle: Bill Gates (Microsoft)

À 48 ans, à la tête de Seventure Partners, un fonds de financement de l'innovation (sciences de la vie et technologies digitales), Isabelle de Cremoux gère 660 millions d'euros investis en capital, en Europe, dans des entreprises à fort potentiel de croissance. Elle a été l'une des premières au monde à soutenir des start-up engagées dans le secteur des microbiomes (la flore intestinale). Elle fréquente l'univers de la tech de longue date. «En maths spé, j'étais la seule femme, et à Centrale, dont j'ai été diplômée en 1991, nous étions à l'époque moins de 10%!», se souvient-elle. «Aujourd'hui, très peu de femmes dirigent des sociétés d'investissement», constate-t-elle. Un «plafond de verre» qui reste étroitement lié à une problématique familiale: disponibilité, voyages, etc. «Par contre, elles sont plus nombreuses aux postes de niveau n-1, comme directrice de participations. Chez nous, c'est environ 40%. Le genre, lors d'un recrutement par exemple, n'est plus qu'un paramètre parmi de nombreux autres.» Pas facile non plus de trouver des PDG femmes à la tête de start-up. «Dans les nombreux dossiers que nous voyons, elles sont moins de 5%. Mais, là encore, le chiffre s'élève très vite dès le niveau n-1.» Sa référence reste Bill Gates. Pour ses qualités de visionnaire, de manager et les valeurs qu'il défend à travers la fondation qu'il gère avec sa femme.

Par la rédaction des Échos

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