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Ça se passe en Europe : un an après le séisme, 92% des ruines d’Amatrice demeurent

Malgré l’immense émotion suscitée par une catastrophe qui a causé près de 300 morts et d’immenses dégâts, et surtout malgré les promesses du gouvernement, rien n’a été fait ou presque.

Par Olivier Tosseri

Publié le 21 juin 2017 à 05:55

Après leurs maisons qui se sont écroulées, les habitants du centre de l’Italie durement frappé par plusieurs séismes voient leur confiance vaciller, notamment en une reconstruction rapide. Le premier tremblement de terre s’est produit le 24 août 2016 , suivi par plus de 45.000 répliques, souvent violentes, qui ont ravagé le cœur de la péninsule. Malgré l’immense émotion suscitée par une catastrophe qui a causé près de 300 morts et d’immenses dégâts, mais surtout malgré les promesses du gouvernement, rien n’a été fait ou presque.

A Amatrice, quelque 92% des 2,3 millions de tonnes de ruines n’ont pas été déblayées, les travaux de reconstruction n’ont commencé que pour 32 édifices endommagés et seulement 188 maisons provisoires en bois ont été construites. L’objectif était de 400 d’ici à Pâques.

Quelque 131 communes dispersées sur quatre régions sont concernées. A leurs habitants, les présidents du Conseil Matteo Renzi puis Paolo Gentiloni, ainsi que les différentes autorités concernées, ont promis un retour au plus vite à une vie normale. Près d’un an après le premier séisme, c’est la légendaire bureaucratie italienne qui bat tous les records. Alors qu’après le séisme de l’Aquila, le respect des règles était apparu secondaire, favorisant la corruption et les infiltrations mafieuses, cette fois le moindre contrôle et la moindre autorisation doivent passer par des procédures démultipliées et qui changent constamment.

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Bureaucratie étouffante

Seulement quatre ordonnances pour l’Aquila, contre au moins une trentaine jusqu’à présent pour l’événement sismique de l’an dernier. Cela va même jusqu’à l’absurde puisque l’on demande aux sinistrés de distinguer la cause exacte des différentes lésions sur les bâtiments qui ont subi plusieurs secousses ainsi que de payer l’impôt de succession sur des maisons détruites. Elle ne sera évidemment pas perçue mais cela démontre que dix mois après, l’état d’urgence semble toujours régner.

« 208.000 maisons doivent être vérifiées, contre 75.000 pour le tremblement de terre de l’Aquila », se défend l’administration. Les maires des villages concernés dénoncent une bureaucratie qui les étouffent et leurs communautés qui disparaissent. Le cri de désespoir qu’ils poussaient s’est transformé depuis en cri de colère.

Contre les autorités trop lentes, mais aussi contre certains touristes. « No Selfie. Lieu de respect ! », a été inscrit sur plusieurs pancartes affichées à Amatrice et dans ses environs par le maire Sergio Pirozzi. Il dénonce le « tourisme macabre » de certains qui ne comprennent pas que ces ruines sont aussi celles de la vie de personnes qui ont tout perdu. « Arrêtez avec les selfies et apportez une fleur si vous voulez, leur propose-t-il. Venez à Amatrice pour aider une communauté à repartir et à renaître. » Un dernier message qu’il délivre à tous, autorités italiennes en tête.

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