Florence Parly, une «technicienne» aux Armées

Florence Parly est une parfaite inconnue des milieux de la défense. Elle va faire son entrée à l’Hôtel de Brienne. C’est un profil de technicienne qui a été retenu. Florence Parly a été secrétaire d’Etat au Budget au début des années 2000. Elle pourrait avoir certains talents de négociatrice pour défendre le budget de la Défense : les fameux 2% du produit intérieur brut réclamés par le chef d’état-major des armées pour tenir les engagements de la France en matière de sécurité intérieure et d’opérations à l’étranger.

La nouvelle ministre des Armées est diplômée de l’ENA, elle est passée par Air France et par la SNCF. Une ancienne collaboratrice se souvient qu’elle n’était pas toujours tendre avec ses équipes. Dans ces deux entreprises, elle a conduit des programmes de transformation et de redressement. Elle était jusqu’alors candidate à la présidence de la RATP, mais finalement elle va devoir travailler avec les 270 000 hommes et femmes de la défense.

Florence Parly n’est pas une experte des questions européennes, mais dans l’entourage de l’ancienne ministre Sylvie Goulard, on précise que les « projets de défense européenne voulus par le président Macron sont toujours d’actualité et seront menés à bien ». Le ministère des Armées a d’ailleurs remis la semaine dernière sa feuille de route au président de la République afin particulièrement de relancer les initiatives européennes en matière de défense.

La condition des militaires

Florence Parly sera peut-être plus à l’aise sur le dossier de la condition des militaires, un chantier auquel s’était déjà attaquée l’équipe de Jean-Yves Le Drian . Un certain malaise dans les rangs des armées qui perdure depuis des années (problème de paye, d’équipements, manque de considération) et rien ne s’est arrangé avec la mission « de présence » Sentinelle dans laquelle les jeunes recrues ont du mal à trouver du sens.

De gros chantiers attendent la nouvelle ministre : le budget, la revue stratégique, la loi de programmation militaire 2019-2025, mais peut-être aussi le service militaire que voulait Emmanuel Macron lors de sa campagne pour que tous les Français soient sensibilisés aux questions de sécurité.

Le renseignement dans la lutte contre le terrorisme, voire les opérations et les ventes d’armes se décidant certainement davantage à l’Elysée et au Quai d’Orsay, comme pressenti il y a un mois avec l’arrivée de Sylvie Goulard à la tête du nouveau ministère des Armées.

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