Parmi les 1.500 espèces vertébrées recensées en Guyane, 166 sont menacées. C'est la conclusion de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dans le cadre de sa Liste rouge des espèces menacées. D'après l'organisme, la forte croissance démographique, le développement concentré sur le littoral et l'urbanisation croissante du territoire sont les principaux facteurs de pression pesant sur la faune et ses habitats naturels.
''De tous les habitats naturels, les savanes sèches de la bande côtière figurent parmi les plus rares et les plus menacés'', explique l'UICN dans un communiqué. Ainsi, des espèces d'oiseaux comme le tyranneau barbu ou la bécassine géante sont en ''danger critique''. Les reptiles tels que le crotale sud-américain sont classés ''en danger''. L'organisme ajoute que ''l'assèchement des zones humides de la bande côtière et le défrichement des forêts littorales réduisent également l'habitat naturel du petit noctilion, une chauve-souris en catégorie "vulnérable", et de la rainette des pripris, classée "en danger".
Orpaillage, chasse et pêche
Les espèces sont également victimes de chantiers en forêts, notamment des ''entreprises d'extraction d'or et les nombreux camps d'orpaillages'', qui favorisent également la pollution des cours d'eau. L'UICN souligne que certains projets miniers ''menacent des forêts d'altitude dont dépendent des oiseaux comme l'araponga blanc ou l'oxyrhynque huppé, tous deux ''vulnérables''. De nombreux poissons sont affectés par ces activités, comme le tometes de le bail, classé ''quasi menacé''. La loutre géante du brésil est quant à elle ''en danger''.
Les activités extractives ne sont pas les seules menaces pour les espèces guynanaises, et la chasse constitue une autre pression. ''Malgré l'interdiction de sa commercialisation et la mise en place récente de quotas, le tapir terrestre, en catégorie ''vulnérable'', fait l'objet de prélèvements qui dépassent régulièrement les taux maximum considérés comme durables'', souligne l'UICN.
Par ailleurs, l'organisme rappelle que ''les captures accidentelles dans les filets de pêche côtière, sont l'une des principales causes de mortalité pour la tortue verte et la tortue luth'', toutes deux classées ''vulnérables''.