Choi Soon-Sil à son arrivée le 19 décembre 2016 au tribunal à Seoul

Choi Soon-Sil, à son arrivée le 19 décembre 2016 au tribunal à Seoul.

afp.com/KOREA POOL

La première condamnation concernant les multiples scandales qui ont affecté les hautes sphères de la société sud-coréenne est tombée. L'ex-confidente de l'ancienne présidente Park Geun-Hye a été condamnée ce vendredi à trois ans de prison par le tribunal du district central de Séoul pour avoir soudoyé des employés d'une prestigieuse université. Choi Soon-Sil pourrait se voir infliger des dizaines d'années d'emprisonnement si elle est reconnue coupable de l'ensemble des chefs dans cette affaire à tiroirs.

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Elle a été jugée coupable vendredi d'avoir versé des pots-de-vin à des employés de l'Université pour femmes Ewha pour assurer l'admission en 2014 de sa fille Chung Yoo-Ra et faire en sorte qu'elle ait de bonnes appréciations. Un ancien doyen de l'université a été condamné à deux ans d'emprisonnement, un employé à 18 mois et un professeur a écopé d'une peine avec sursis.

Vu la gravité des faits de corruption qui sont par ailleurs reprochés à Choi Soon-Sil, le coup de piston dont avait bénéficié sa fille pourrait de l'extérieur paraître relativement anodin. Mais pas dans une société aussi concurrentielle que la Corée du Sud, où la jeunesse joue sa vie sur un test d'entrée à l'université.

L'ex-présidente en détention

Ce volet n'est que le premier du retentissant scandale qui a entraîné la destitution et la lever de l'immunité de Park Geun-Hye, 65 ans. Cette dernière a été incarcérée et est désormais jugée, notamment pour corruption et abus de pouvoir. Choi Soon-Sil est notamment soupçonnée d'avoir profité de sa proximité avec l'ancienne chef de l'Etat pour extorquer des dizaines de millions de dollars des grands conglomérats comme Samsung.

L'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-Hue (g) escortée par des policières arrive au tribunal de Séoul, le 25 mai 2017

L'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-Hue (g) escortée par des policières arrive au tribunal de Séoul, le 25 mai 2017

© / afp.com/JUNG YEON-JE

L'héritier du fabricant de smartphones, Lee Jae-Yong, également sur le banc des prévenus, a démenti pendant le procès avoir demandé des faveurs à l'ex-présidente. Sa ligne de défense est que son groupe - qui pèse un cinquième du PIB sud-coréen - a été la victime d'un chantage de Park et Choi. On prêtait une influence très forte sur Park à Choi, surnommée "Raspoutine" par les médias, qui n'occupait aucune position officielle et n'avait aucune habilitation en matière de sécurité.

Chung Yoo-Ra, 20 ans, avait été arrêtée en janvier au Danemark en raison d'un visa expiré. Elle n'avait pas fait appel de son extradition et était arrivée fin mai en Corée du Sud. Figure honnie d'une partie de la population pour incarner une jeunesse dorée bénéficiant de tous les passe-droits, elle n'a pas été jugée dans le volet de l'affaire pour laquelle sa mère vient d'être condamnée. Le tribunal l'avait libérée début juin en estimant qu'elle n'avait pas joué un rôle actif dans le processus de corruption des employés de l'université.

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