Coopération franco-allemande, finances publiques, rôle de l’Etat dans l’économie… Dans un entretien au Figaro, samedi 24 juin, le ministre de l’économie Bruno Le Maire dresse un état de lieux de ses priorités à Bercy. Le premier ministre, Edouard Philippe, doit prononcer le 4 juillet à l’Assemblée nationale un discours de politique générale où il détaillera le programme sur lequel le président, Emmanuel Macron, a été élu le 7 mai.
L’impôt sur les sociétés
« Nous voulons avancer très vite sur la convergence fiscale de l’Allemagne et de la France, explique M. Le Maire. Notre objectif est de parvenir à une convergence rapide de l’impôt sur les sociétés. » Le président français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, feront des propositions en ce sens lors du conseil des ministres franco-allemand du 13 juillet, précise encore le ministre, qui voit dans le renforcement de la zone euro un moyen de protéger « nos économies face à la puissance de la Chine et des Etats-Unis ».
Le déficit public
Evoquant le programme économique du président, M. Le Maire prévient que des « décisions difficiles » seront prises pour « repasser sous la barre des 3 % de déficit public », conformément aux engagements pris par la France vis-à-vis de l’Union européenne (UE). « Je ne fais pas des 3 % un totem, mais un symbole : celui de la crédibilité retrouvée auprès de nos partenaires », explique-t-il, sans donner plus de détails. « Le précédent gouvernement n’a pas budgété des dépenses quasi certaines, comme la recapitalisation d’Areva, et il a laissé filer la dépense depuis le début de l’année », fait valoir le ministre.
Cession de participations de l’Etat
M. Le Maire annonce que l’Etat envisage de sortir du capital d’entreprises non stratégiques dans lesquelles il était actionnaire, en préservant les « activités dont dépend notre souveraineté nationale », comme l’électricité, le nucléaire, la défense. « Nous engagerons un plan de cession de certaines participations de l’Etat (…) Cela immobilise inutilement de l’argent public », argue-t-il.
CSG et CICE
En termes de fiscalité, le ministre de l’économie dit assumer la hausse prévue de 1,7 point de contribution sociale généralisée (CSG), déjà contestée par l’opposition. Il dit aussi vouloir « ouvrir des discussions avec les entrepreneurs » avant de transformer le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse des cotisations pour les entreprises.
Ce qui signifie, selon Le Figaro, que cette mesure ne devrait pas entrer en vigueur, comme prévu, au début de 2018. « Cette transformation se fera, assure M. Le maire. Elle est indispensable pour gagner en simplicité pour les entreprises, en particulier les PME. Mais je veux d’abord ouvrir des discussions avec les entrepreneurs pour étudier les meilleurs moyens de la réaliser. »
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