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AFGHANISTAN

La pastèque piégée, nouvelle arme des Taliban en Afghanistan

Photos of new Taliban tactic: the watermelon bomb. Photos sent by our Observer.
Photos of new Taliban tactic: the watermelon bomb. Photos sent by our Observer.
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À l’approche de l’été, les Taliban ont trouvé un moyen plutôt étonnant de dissimuler leurs bombes : comme le montrent plusieurs photos diffusées par un journaliste leur choix s’est tourné vers des… pastèques.

Mardi 20 juin, plusieurs images publiées par des journalistes afghans semblent montrer une nouvelle tactique de dissimulation de bombes utilisées par les Taliban en Afghanistan : on y voit un homme ouvrir une pastèque pour y cacher des explosifs. Jusqu’alors, l’utilisation de pastèques comme objet explosif n’était pas une méthode connue, bien que cacher des bombes dans des objets soit une technique régulièrement utilisée par les taliban.

Seize ans après le début de la guerre d’Afghanistan, les Taliban sont toujours actifs dans le pays et contrôlent plusieurs régions afghanes. Selon un rapports des Nations unies, 2016 a été une année particulièrement meurtrière pour les civils avec 3 498 morts et 7 920 blessés, dans des attaques très souvent causées des Taliban ou d’autres groupes insurgés. Un tiers de ces victimes sont par ailleurs des enfants. Le rapport précise également que plus de 6785 soldats afghans ont péri.

Photo envoyé par notre Observateur.

"C'est une façon pour eux de passer les barrages sécurisés et d'atteindre leur cible"

Mukhtar Wafayi, l'homme qui a publié les photos, est un journaliste afghan spécialiste des groupes jihadistes et de leurs stratégies de guerre.

J’ai reçu ces photos directement d’un contact que j’ai au sein des Taliban. Selon lui, elles ont été prises il y a une semaine dans la province d’Helmand. Ils ont mis une bombe dans une pastèque pour pouvoir la cacher et passer les barrages. La pastèque est un aliment très consommé durant l’été, donc c’est plutôt cohérent d’utiliser ce fruit comme cheval de Troie.

Après la publication de ces photos, quelqu’un m’a contacté sur Facebook en m’écrivant en arabe [notre Observateur ne parle pas arabe, NDLR]. Il me disait que je n’aurais pas dû les publier, et m’a demandé de les supprimer. Or, cet individu poste sur sa page Facebook des messages en pachtoune [langue utilisée par les habitants de l’est de l’Afghanistan, où les Taliban ont le plus de soutien, NDLR] Pour moi, c’était une menace directe venant des Taliban.

Photo envoyée par Mokhtar Wafayi.

Sur les champs de bataille, les Taliban sont connus pour cacher des mines dans les cadavres de soldats afghans ou même dans ceux de chiens morts. Pour les bombes, ils utilisent d’autres méthodes pour infiltrer les zones protégées : ils cachent par exemple les explosifs dans des casseroles remplies de nourriture, ou encore au milieu des pages du Coran. Ils envoient souvent de présumés cuisiniers ou des domestiques pour permettre à ces bombes de passer les cordons de sécurité des cérémonies officielles ou des meetings du gouvernement. L'ancien président afghan Burhanuddin Rabbani a ainsi été assassiné en 2011 grâce à un turban piégé.

En général, lorsque les Taliban utilisent une méthode élaborée pour cacher un objet, c’est pour atteindre une cible très sécurisée. Lorsqu’ils veulent attaquer des places publiques, ils ne prennent pas autant de précautions : ils placent juste leur bombe et la font exploser.

Photo envoyée par notre Observateur.

Les forces de sécurité afghanes parviennent parfois à détecter ces attaques, mais leur entraînement n’est pas assez rigoureux pour toutes les éviter. Les Taliban ont aussi des sympathisants au sein même de l’armée afghane pour contourner les contrôles.

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