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A Dakar, des adolescentes à l’avant-garde de la robotique

La capitale sénégalaise a accueilli une compétition de robots programmés par des jeunes d’Afrique de l’Ouest où les filles brillent.

Le Monde avec AFP

Publié le 22 mai 2017 à 17h00, modifié le 22 mai 2017 à 17h44

Temps de Lecture 2 min.

Lors de la Panafrican Robotics Competition, au stade Marius-Ndiaye, à Dakar, le 20 mai 2017.

Elles sont sénégalaises, gambiennes, maliennes. Vêtues des uniformes de leurs écoles, elles ont hurlé, samedi 20 mai, pour soutenir leurs robots, programmés pour s’emparer de cônes en plastique avant d’aller les déposer un peu plus loin sur le terrain. A Dakar, ces jeunes filles d’Afrique de l’Ouest ont démontré qu’elles pouvaient être à l’avant-garde de la technologie en participant à la deuxième édition de la Panafrican Robotics Competition (PARC), un concours de robotique financé par la Banque mondiale et qui a réuni quelque 250 adolescents dans la capitale sénégalaise.

Pour Aminata Ndiaye, 15 ans, faire combattre des machines dans un stade est beaucoup plus qu’un jeu : « Ça a changé ma vie, c’est bien plus qu’une compétition de robots », sourit-elle en recevant le prix qu’elle a gagné avec ses camarades de l’école de filles Mariama-Ba (Sénégal) pour le projet qu’elles ont présenté au cours de cette semaine d’ateliers consacrés à la robotique : une pompe « made in Africa » destinée à lutter contre les inondations. De son côté, Umu Tarawally, une Gambienne de 14 ans qui veut devenir médecin, explique à un groupe d’adultes comment l’arachide peut être transformée en carburant. Elle assure que désormais, toutes ses amies veulent devenir ingénieures.

Susciter des vocations

Entre show télé et conférence technique, la PARC a été créée par Sidy Ndao, un professeur de l’université du Nebraska à Lincoln qui a quitté le Sénégal pour les Etats-Unis alors qu’il était adolescent. « Découvrir les sciences, c’est une inspiration pour les enfants, ça peut leur donner une vocation d’ingénieur ou de scientifique », explique ce passionné de technologie, qui souhaitait cette année mettre plus particulièrement les jeunes filles à l’honneur. « Elles ne sont peut-être pas très nombreuses à étudier la technologie et les mathématiques, mais quand elles s’y mettent, elles sont souvent dans les meilleures de leurs classes », assure Sidy Ndao.

« Pour qu’un pays prenne la voie du développement, il a vraiment besoin de scientifiques et d’ingénieurs », poursuit-il en regrettant que trop souvent, au Sénégal, les meilleurs étudiants partent à l’étranger, attirés par des salaires confortables et des vies plus faciles. L’Etat l’a bien compris, qui s’efforce désormais de soutenir l’enseignement technique et scientifique alors que le pays s’apprête à exploiter les réserves pétrolières et gazières récemment découvertes. « Comme le Sénégal entend devenir une nation émergente, nous devons maîtriser toutes les sciences techniques et les mathématiques afin d’acquérir l’expertise nécessaire à l’exploitation de nos propres ressources naturelles », assure Mary Teuw Niane, le ministre de l’éducation supérieure et de la recherche.

Manque de professeurs

Mettre l’accent sur l’accès aux sciences permettrait de « briser le cycle des problèmes en Afrique », où les ressources naturelles sont toujours largement contrôlées par des capitaux étrangers, transformées ailleurs avant d’être souvent réimportées sur leurs lieux de production. Reste que le déficit en professeurs et en éducateurs est criant, regrette Sidy Ndao, et qu’une grande partie des établissements scolaires manquent d’électricité, d’eau courante et de matériel informatique. Au Sénégal, à peine plus de la moitié des enfants terminent leur cursus scolaire. Et la tradition populaire considère toujours que la place des filles est davantage à la maison que sur les bancs de l’école, surtout dans les familles les plus pauvres.

Le Monde avec AFP

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