VIDÉO. Harcèlement. Après le suicide de leur fils Christopher à Brie, près de Janzé, ils témoignent

Christopher Fallais, de Brie, s'est donné la mort dimanche 16 avril 2017. Les parents de l'adolescent veulent créer une association pour lutter contre le harcèlement scolaire.

Christopher Fallais, un adolescent de 16 ans originaire de Brie près de Janzé, s’est enlevé la vie au printemps, victime de harcèlement au collège. (©DR)
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« On a perdu notre fils, les enfants ont perdu leur frère. On veut que ça s’arrête. » Sandrine Fallais est la maman de Christopher, troisième d’une fratrie de quatre enfants.

Christopher avait fêté son 16e anniversaire en février. Deux mois plus tard, l’adolescent s’est suicidé. Un geste tragique que rien ne laissait présager selon sa famille, installée dans un petit village près de Janzé. « Il avait du caractère, on le croyait fort et capable de se défendre, souffle sa maman. En classe de 3e au collège, il avait entre 14 et 16 de moyenne. Il avait fait du judo et du cirque, et rapporté plein de médailles.

Il adorait le cheval, il voulait être maréchal-ferrant. Avec son frère, son rêve était de créer une écurie. »

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« Christopher s’est débrouillé tout seul »

Les parents de Christopher n’ont pas compris le drame qui se nouait sous leurs yeux : « Il y avait un gouffre entre Christopher à la maison et Christopher au collège. Ici, il y avait parfois de la violence dans les paroles. Il explosait à la maison, mais nous n’avons pas compris.

Nous n’avons pas été là pour Christopher, il s’est débrouillé tout seul », regrette sa mère.

La Coësmoise Catherine Latrompette, ambassadrice du réseau A l’école de Berlioz, a vécu la même situation. L’une de ses filles, Kiara, a elle aussi été victime de harcèlement à l’école, à son entrée en 6e. « Son comportement avait changé. Lorsque je la déposais au collège, elle avait mal au ventre, raconte la maman. En quelques mois, je suis allée la chercher une vingtaine de fois à l’infirmerie. Et personne ne réagissait. »

« On ne sait plus écouter nos enfants »

Kiara a rencontré un psychologue, a mis des mots sur des maux. « Un enfant attend de l’adulte qu’il le protège. Ce qu’on ne sait plus faire, c’est se mettre à la place de nos enfants. On ne sait plus les écouter », analyse Catherine Latrompette.

Le téléphone de Christopher, saisi par les gendarmes, a mis au jour des insultes reçues par des camarades sur les réseaux sociaux. Le prolongement d’un harcèlement permanent qu’aurait subi le Brien en classe et dans la cour de son collège. Une enquête, menée par la brigade de Janzé, est toujours en cours.

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« Ces gamins sont partis en Italie (en voyage scolaire, NDLR). Le nôtre, il est parti au cimetière…

Nous, on a besoin qu’ils soient punis mais il faudra aussi qu’ils soient suivis et aidés », tempère-t-elle.

En relation depuis le décès de Christopher, les couples Fallais et Latrompette ont pour projet de créer l’association Marcel Ment. Leurs enfants Montaine, Kiara et Sasha s’associent à cette démarche. « Notre but n’est pas d’apporter de la confusion mais de proposer des solutions localement, prévient Catherine Latrompette. L’association doit permettre d’aider les jeunes à parler et d’accompagner les jeunes et leur famille. »

https://twitter.com/aldberlioz/status/874959331388731392

Marcel Ment n’est pas forcément vu d’un bon œil par les autorités.

« En parler, ça veut dire que ça existe et donc se remettre en cause, insiste la maman de Kiara.

Les enseignants et les directions des établissements scolaires ne sont pas forcément mauvais, mais il y a besoin d’un réel accompagnement. Et pour les enfants, la nécessité est de définir le harcèlement. »

Avec son mari Bruno, Sandrine a besoin d’une échappatoire : « L’association, ça nous aide aussi à tenir. On doit avancer pour Christopher. »

« Les harceleurs peuvent devenir harcelés »

Catherine Latrompette décrypte le logo de l’association Marcel Ment, présentée lundi 26 juin à Janzé. « Au-delà du jeu de mots rigolo, la coccinelle représente un double jeu : les harceleurs peuvent devenir harcelés ».

Le mot d’ordre est simple pour Sandrine Fallais : « Il faut dire stop. »

Infos pratiques : réunion d’information lundi 26 juin à 20 h, salle Henri Dupré à Janzé. Contact : marcelment [email protected].

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