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Des ouvertures de musées aux quatre coins de la France

L’hexagone compte 200 projets de musées en dépit de la baisse des moyens des collectivités locales. Ces vecteurs d’animation des territoires se sont profession­nalisés pour mieux répondre aux attentes.

Par Martine Robert

Publié le 26 juin 2017 à 16:32

Pas moins de 200 projets de musées seraient dans les tuyaux en France, dont de 60 à 80 déjà biens engagés selon Christophe Clément, sous-directeur de la politique des musées au ministère de la Culture. En dépit de la baisse de moyen des collectivités locales, l’engouement des élus comme du public pour ces institutions culturelles ne se dément pas. La semaine dernière, cinq chantiers se sont achevés avec la réouverture du musée des Beaux-Arts de Nantes et celle du Museum d’histoire naturelle du Havre, la rénovation du musée Hyacinthe Rigaud à Perpignan et l’inauguration du musée du Street Art à Toulouse-le-Château (Jura). Sans oublier l’extension du musée franco-américain de Blérancourt (Aisne)… Ce printemps, on a déjà célébré la création du musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine dans l’Aube, l’agrandissement du musée de l’Affiche de Toulouse, la refonte du musée international de la Chasse et de la Nature à Gien. Et bientôt, on fêtera la rénovation du pluridisciplinaire musée Crozatier au Puy-en-Velay, en Auvergne.

Coup de pouce de l’Etat

Et ce n’est pas une année spéciale. En 2016, déjà, on fêtait la métamorphose et l’extension du musée de Pont-Aven (8,1 millions d’euros) et du musée Unterlinden de Colmar (21 millions), le réaménagement du musée Thomas Henry à Cherbourg (3,58 millions), la création du musée-atelier Musverre à Sars-Poterie dans le Nord (9,5 millions), le lancement de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson (8,5 millions d’euros).

Portés le plus souvent par les villes, parfois par les départements, plus rarement par les régions, et exceptionnellement par des privés, ces réalisations bénéficient d’un coup de pouce de l’Etat à hauteur de 15 à 20 % du montant des travaux. Elles doivent pour cela répondre aux critères pédagogiques et scientifiques pour obtenir le label « Musée de France ». Avec 1.224 établissements labellisés, le territoire offre « un paysage muséal unique », reconnaît Christophe Clément.

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Architectes de renom

Même lorsque les budgets sont modestes, la qualité est au rendez-vous tant le secteur s’est professionnalisé. En témoigne la participation d’architectes de renom : Beaudouin Architectes, pour le musée Crozatier, Adelfo Scaranello, pour celui de Camille Claudel, Herzog et de Meuron, pour le musée Unterlinden, Stanton Williams, pour Nantes. Ces projets sont un élément de la restructuration du tissu urbain environnant. La dernière note 2015-2017 de l’Observatoire des politiques ­culturelles souligne que les musées et le patrimoine sont les moins impactés par les baisses de dépenses des collectivités, à l’inverse des festivals et événements. La fréquentation des musées est passée de 56,5 à 65 millions de visiteurs entre 2009 et 2011. De quoi convaincre les élus, même si les attentats ont fait retomber ces performances à 61,5 millions en 2015, selon le ministère de la ­Culture.

Valoriser les recettes

Non seulement les collectivités continuent à ouvrir des musées, vecteurs de cohésion sociale et moteurs touristiques, mais elles détestent voir fermer des établissements associés à leur histoire. En témoigne la décision de la région Auvergne-Rhône-Alpes de voler au secours du musée des Tissus et Arts décoratifs de Lyon que la chambre de commerce et d’industrie n’est plus en mesure d’assumer. Son président, Laurent Wauquiez, est prêt à investir 5 millions d’euros pour refonder le projet muséal, si les autres échelons territoriaux, ainsi que des industriels et des mécènes, s’impliquent .

Un engouement qui s’accompagne d’une meilleure valorisation des recettes potentielles. « Là où les musées ont progressé, c’est en économie, qu’il s’agisse du marketing, des privatisations, des boutiques, de l’utilisation des données clients, du numérique », observe Jean-François Grunfeld, fondateur du Salon Sitem. « Les musées n’ont plus peur de se voir comme une marque », remarquait récemment Lorraine Dauchez, à la tête de la PME Arteum, qui gère des boutiques de musées, lors d’une ­conférence organisée par Museum Connections, autre rendez-vous annuel du secteur.

Cinq petits nouveaux

Camille Claudel, à Nogent-sur-Seine.Entre 50.000 et 100.000 visiteurs devraient chaque année découvrir l’œuvre de Camille Claudel qui passa une partie de sa jeunesse à Nogent-sur-Seine. Le musée abrite 39 de ses sculptures et une centaine d’œuvres de ses contemporains, collectionnés par la ville, désormais soucieuse de valoriser ce fonds précieux. Le parcours se veut pédagogique, incluant une présentation de la fabrication, du plâtre au bronze. Hyacinthe-Rigaud, à Perpignan.Après trois ans de travaux (6,3 millions), le musée a rouvert en plein cœur historique de Perpignan. Il regroupe deux pôles culturels, l’hôtel de Mailly et l’hôtel de Lazerne, soit 4.300 mètres carrés. Le parcours, à travers les époques gothique, baroque et moderne, a été totalement repensé. Matou, à Toulouse.C’est l’un des rares établissements dédié à l’affiche, à la carte postale et à l’art graphique. Sa collection compte 205.000 documents, dont les plus anciens datent du XVIIe siècle. Le musée a bénéficié d’une extension, les abords ont été repensés et une boutique a été créée pour dégager des recettes additionnelles. Musée Franco-américain à Blérancourt. Le musée, consacré à la coopération franco-américaine depuis la guerre d’indépendance, double de surface – de 1.000 à 2.000 mètres carrés – grâce à des travaux ( 14 millions d’euros, dont 2 apportés par Les Amis américains du musée). Des vestiges archéologiques mis au jour ont été inclus dans le circuit. Poussin, aux Andelys. Un musée consacré à Nicolas Poussin et au XVIIe siècle français devrait bientôt voir le jour dans l’ancien hôpital Saint-Jacques des Andelys (Eure), grâce à Pierre Rosenberg, spécialiste du peintre, qui devrait léguer sa collection (un millier de tableaux). Un établissement public de coopération culturelle devrait être créé, avec, comme partenaires, la ville, le département, l’agglomération, la Région et l’Etat.

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