Des salariés de l'équipementier automobile GM&S, menacé de liquidation, allument des feux de pneus et de palettes dans leur usine à La Souterraine, le 27 juin 2017

Des salariés de l'équipementier automobile GM&S, menacé de liquidation, allument des feux de pneus et de palettes dans leur usine à La Souterraine, le 27 juin 2017.

afp.com/PASCAL LACHENAUD

Le site traverse son troisième redressement judiciaire en huit ans et est menacé de liquidation. Les constructeurs automobiles Renault et PSA ont confirmé le montant des commandes promises pour pérenniser le site de l'équipementier automobile GM&S. Ils ont prévu d'y investir 10 millions d'euros, a annoncé mardi soir le ministère de l'Economie après une réunion de crise à Paris dans l'après-midi.

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Les discussions qui se sont tenues à Bercy entre des syndicalistes et le secrétaire d'Etat au ministère de l'Economie Benjamin Griveaux se sont prolongées dans le bureau du ministre Bruno Le Maire jusqu'à près de minuit, a indiqué un porte-parole du ministre. Selon le communiqué diffusé ensuite par le ministère, "Carlos Ghosn et Carlos Tavares ont confirmé le montant de commandes sur lequel ils s'étaient engagés lors des précédents entretiens, soit respectivement 12 millions d'euros annuels pour PSA et 10 millions d'euros annuels pour Renault".

Modernisation du site et nouveaux outillages

Les deux groupes ont en outre annoncé leur "intention d'investir à hauteur de 10 millions d'euros pour la modernisation du site et le financement de nouveaux outillages spécifiques à partir de 2018", selon le communiqué de Bercy. De l'avis du ministère, "ces nouveaux éléments doivent permettre à l'entreprise GMD, unique potentiel repreneur identifié à ce stade, de finaliser son offre dans la perspective de l'audience du tribunal de commerce de Poitiers du vendredi 30 juin".

Manifestation des salariés de l'entreprise GM&S Industry, menacée de liquidation, à La Souterraine, le 16 mai 2017

Manifestation des salariés de l'entreprise GM&S Industry, menacée de liquidation, à La Souterraine, le 16 mai 2017.

© / afp.com/GEORGES GOBET

Le ministre Bruno Le Maire s'est également entretenu par téléphone avec Alain Rousset, président de la région Nouvelle Aquitaine et ils sont tombés d'accord pour continuer d'"accompagner la restructuration du site après les décisions déjà prises en commun sur la dépollution du site et sur les loyers des bâtiments industriels".

Refus d'indemnités de licenciement supra-légales

Selon un autre délégué CGT présent à Bercy, Vincent Labrousse, lors des discussions, Benjamin Griveaux a dit "qu'il n'y aurait pas de prolongation de la période d'observation", laquelle s'achève vendredi 30 juin. Le repreneur potentiel GMD "s'est engagé sur 10 millions d'investissement sur le site" mais refuse de verser des indemnités de licenciement supra-légales, a dénoncé le responsable de la CGT. Selon lui, c'est "du chantage": "Rien n'est sorti de la cellule de crise, c'est inadmissible et indigne". "On a été à l'écoute, force de propositions et on se retrouve face à un mur", a-t-il affirmé.

Devant cette absence d'avancée, sur le site de GM&S Industry, à La Souterraine (Creuse), des ouvriers contenaient dans des bennes des feux allumés avec des pneus, des palettes et des cartons, près des machines, pour éviter leur propagation.

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