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Santé

Scolarisation des enfants handicapés: "On va de galère en galère"

Le médiateur de l'éducation nationale remet ce jeudi son rapport annuel au ministère pour l'année 2016. Parmi les sujets abordés: la scolarisation des enfants handicapés. RMC a rencontré Renaud, papa d'un enfant autiste de 10 ans.

Le rapport est attendu avec impatience par toutes les familles dont les enfants sont en situation de handicap. Le médiateur de l'éducation nationale remet son rapport annuel ce jeudi matin. Parmi les thèmes abordés: la scolarisation des enfants handicapés. En France, 20.000 d'entre eux ne sont pas scolarisés.

Et c'est bientôt le cas du fils de Renaud qui est autiste. Agé de 10 ans, le petit garçon est en CM1 dans une école ordinaire. L’année prochaine il devra quitter l’école, faute d’accompagnants spécialisés. "L'école était livrée à elle-même. Les enseignants et les AVS (auxiliaire de vie scolaire, ndlr) qui accompagnent les enfants ne sont pas formés à accompagner des enfants qui ont des troubles autistiques. Mon fils aurait mieux évolué s'il avait été pris en charge correctement", déplore son père.

"Offrir une palette de solutions"

Le fils de Renaud est donc sur liste d’attente pour intégrer un institut spécialisé mais les délais peuvent aller jusqu'à 3 ans. Pour Renaud, les parents sont livrés à eux-mêmes dans l’accompagnement médical de leurs enfants autistes: "On va de galère en galère, alors que si on avait dès le début du diagnostic quelqu'un qui suit vraiment son parcours et qui puisse proposer la bonne prise en charge, ça aurait été plus simple".

Aujourd’hui la moitié des enfants autistes en France sont déscolarisés, le soin à l’école n’est pas suffisamment développé, regrette Emmanuel Jacob, membre de l'Unapei (association de parents de personnes handicapées mentales): "Ce n'est pas tout le monde à l'école ou tout le monde à l'IME (institut médico-éducatif, ndlr), c'est véritablement offrir une palette de solutions aux enfants en fonction de leurs besoins. Il y a une urgence. Parfois, à l'Unapei on parle de plan Marshall, mais c'est véritablement ce qu'il faudrait pouvoir envisager".

Romain Poisot (avec P.B.)