Publicité

Les fabuleuses «Machines de l'île» de Nantes fêtent leurs dix ans

Accéder au diaporama (5)

VIDÉO - Dans la cité des Ducs, le Grand Éléphant promène toujours sa carcasse métallique de 48 tonnes. Cette créature célèbre de la compagnie La Machine, créée par François Delarozière, fait partie du célèbre bestiaire qui défile chaque année sur le site du chantier naval. Devant 650.000 personnes par an.

Un pachyderme de bois et d'acier haut de 12 mètres, de monstres marins tournoyant dans un manège et d'un «Arbre aux hérons» de 32 mètres embarquant les visiteurs pour un vol sur les grands échassiers... Tel est le projet, un peu fou, sur lequel la ville de Nantes a parié au début des années 2000, en espérant ainsi attirer les touristes du monde entier.

L'idée d'un tel spectacle vient du génie de Pierre Orefice et François Delarozière, spécialistes du théâtre de rue et passés par la compagnie du Royal de Luxe, une autre institution nantaise de renommée internationale et dont le metteur en scène est Jean-Luc Courcoult. Ils ont alors une mission: inciter les habitants à franchir la Loire et faire venir touristes du monde entier sur l'île de Nantes. Une île fluviale sur la Loire, en friche depuis la douloureuse fermeture des chantiers navals en 1987.

Ainsi naît la saga des «Machines de l'île» et sa créature la plus connue : un éléphant géant de 48 tonnes et haut de 12 mètres, promenant sa carcasse métallique dans les rues de la ville natale de Jules Verne. Au fil des années, d'autres créations se sont ajoutées jusqu'à créer un bestiaire de créatures monumentales qui ont fait la renommée de Nantes à l'étranger.

Machinerie à vue

La mise en scène de ces marionnettes ambulantes requiert le savoir-faire d'artistes divers: des mécaniciens aux charpentiers jusqu'aux créateurs des bêtes fabuleuses. De merveilleuses créatures qui s'inscrivent dans la magie d'une histoire scénarisée et qui enchantent pendant quelques jours le quotidien des Nantais. Un spectacle exceptionnel, héritier des représentations données par les grandes troupes de théâtre tels que Bread and Puppet.

«Quand on a proposé l'idée, beaucoup de gens disaient "mais un éléphant, c'est quoi cette histoire?" Et puis, finalement, c'était magique, les Nantais l'ont tout de suite adopté et aujourd'hui on en est à 650.000 visiteurs par an. Donc on remplit le marché initial qui était de rendre cette ville plus attractive et plus visible dans le monde», atteste Pierre Orefice, directeur des Machines de l'île.

Depuis ses premiers pas le 30 juin 2007, le Grand Éléphant n'a jamais quitté l'île de Nantes, et pourtant «son aura s'agrandit d'année en année», souligne son créateur, François Delarozière. Une courte vidéo, diffusée sur un site de voyage américain en 2016, qui s'amusait de «l'obsession» en France de voyager sur cet éléphant mécanique, a fait «38 millions de vues», s'exclame-t-il.

Chaque sortie du pachyderme est presque toujours accompagnée d'un essaim d'enfants et d'adultes s'émerveillant de l'eau jaillissant de sa trompe et tout aussi subjugués par sa machinerie à vue ainsi que les 62 vérins nécessaires à sa mise en mouvement. «Si on vient voir ces machines depuis dix ans, depuis le monde entier maintenant, c'est parce qu'elles sont libres dans la ville, dans l'espace public, à l'opposé d'un parc d'attractions. On n'a jamais vu ça ailleurs», avance François Delarozière.

Une fourmi géante et une chenille arpenteuse

Le site devra cependant faire sans sa «locomotive» pendant trois mois l'hiver prochain, le Grand Éléphant partant en maintenance après près de 20.000 km parcourus depuis ses débuts, pour revenir doté d'un moteur hybride moins polluant et moins bruyant. L'opération sera réalisée à la vue des visiteurs, depuis les coursives de l'atelier de la compagnie La Machine, créée par François Delarozière, également fabricant du cheval-dragon Long Ma, présenté en 2014 à Pékin et qui a fait depuis le tour du monde.

C'est dans cet atelier jouxtant les nefs qu'ont pris vie le Calamar à rétropropulsion, la Raie Manta ou les poissons volants peuplant depuis 2012 le «Carrousel des mondes marins». Mais aussi les prototypes du futur Arbre aux hérons, présentés dans la «Galerie des machines», un laboratoire ouvert où le public peut prendre les commandes d'une fourmi géante ou d'une chenille arpenteuse.

L'arbre en acier végétalisé de 50 mètres de diamètre sera une «cité dans le ciel» composée de 22 branches, de jardins suspendus et de tout un bestiaire d'oiseaux mécaniques. Il doit ouvrir au public en 2021, dans une carrière de granit située de l'autre côté de la Loire, au pied du Musée Jules Verne. Accessible par le tronc, il sera surmonté de deux hérons géants capables de faire voler chacun une vingtaine de personnes.

Sa construction, maintes fois repoussée, a été officialisée en juillet 2016 et son coût, estimé à 35 millions d'euros, sera supporté à parts égales entre Nantes, des fonds privés et d'autres partenaires publics. Avec cette nouveauté, «les Machines de l'île» visent le million de visiteurs.

Les fabuleuses «Machines de l'île» de Nantes fêtent leurs dix ans

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
10 commentaires
  • lo1337

    le

    Merci les impots des parisiens pour payer les intermittents qui font tourner ce truc.

À lire aussi