Les réseaux ne sont pas des zones de non-droit.

Les réseaux ne sont pas des zones de non-droit.

L'Express

Les réseaux sociaux ne sont pas des zones de non-droit. Un Américain a perdu les 80 000 dollars de sa prime de départ négociée avec son employeur, assorie d'une clause de confidentialité, car sa fille a annoncé la nouvelle dans un statut à ses 1200 amis Facebook. Et sur Twitter, combien peut coûter un message malencontreux? 1 euros pour certains, 76 000 pour d'autres. Quelques uns gagnent au contraire un séjour en prison. Exemples.

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A l'étranger, de lourdes amendes ou de la prison

Andrew Farley, un jeune homme de 20 ans, a été condamné ce mardi à payer 105 000 dollars (76 366 euros) d'amende à Christine Mickle, professeure de musique dans un lycée de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Le Sydney Morning Herald explique les raisons de cette condamnation. Andrew, ancien élève de ce lycée, s'était lancé à partir de novembre 2012 dans une croisade diffamatoire via Twitter contre cette enseignante. Christine Mickle avait succédé au père du jeune homme à la tête du département artistique de l'établissement en 2008. Ce dernier avait quitté son emploi à cause de problèmes de santé. Le fils Farley tenait sa remplaçante pour responsable des soucis de son père, et le faisait savoir sur Twitter. Il avait quitté le lycée en 2011, sans avoir eu sa victime comme professeure.

La menace d'un passage en prison (et sa mise en application) pour des tweets douteux est également possible. En Espagne, une jeune femme de 21 ans a été condamnée le 25 février dernier à un an de prison avec sursis pour "incitation au terrorisme". "Je jure de me tatouer le visage de celui qui tirera sur Rajoy [le chef du gouvernement espagnol]", a-t-elle posté. Deux Britanniques ont eux été condamnés fin janvier à deux et trois mois de prison ferme pour des "menaces extrêmes" proférées sur Twitter à l'endroit de la journaliste féministe Caroline Criado-Perez.

En France, du symbolique et des amendes

L'appel au viol de la militante féministe et antiraciste Rokjaya Diallo, tweeté le 15 juin 2013 par un homme de 23 ans, a valu à ce dernier fin janvier une amende de 3000 euros, dont 1400 avec sursis. Sa victime s'est félicitée de cette décision par le biais du réseau social.


En mars 2013, Jean-François Copé avait fait condamner un internaute injurieux. Baptiste Fluzin avait insulté le soir du premier tour de la présidentielle 2012 l'actuel président de l'UMP ainsi que Nathalie Kosciusko-Morizet, alors porte-parole de Nicolas Sarkozy. Sa sanction: 150 euros d'amende avec sursis, 1 euros de dommages et intérêts... et un tweet synthétisant sa condamnation.


Les Twittos footballeurs rendent des comptes à leur fédération

Chez les footballeurs, ce sont les instances sportives qui font la police sur les réseaux sociaux. La Fédération anglaise de football (FA) a infligé ce mardi une amende de 18 000 euros à Jason Puncheon, un joueur de Crystal Palace, club de première division. Le milieu de terrain anglais avait qualifié de "malhonnête" l'un de ses anciens entraîneurs, qui l'avait critiqué à la suite d'un match manqué le 11 janvier. Rien de très grave, mais la Fédération n'a pas aimé, et le joueur s'en est excusé sur Twitter même.


Celle-ci avait déjà condamné le joueur de Chelsea Ashley Cole à lui verser 110 000 euros en octobre 2012. Le latéral gauche anglais avait mal accueilli la suspension de son coéquipier John Terry par la FA dans une affaire de racisme, pour laquelle il avait été entendu comme témoin. Il avait commenté ironiquement la nouvelle sur Twitter: "Hahahaha, bien joué la FA, j'ai menti hein, bande de c...", avait-il posté. Evidemment, il a été rattrapé par la patrouille.